Vrai réboussier ou chevalier blanc ?
ortrait de Serge Villanueva. Ce retraité de 67 ans, ex-militant de l’UMP et ex-ami du maire, défend bec et ongle les intérêts de son quartier avec une faconde originale et un caractère de réboussier.
Ce retraité de 67 ans, ex-militant de l’UMP et ex-ami du maire, défend bec et ongle les intérêts de son quartier
Le plus grand réboussier peut-être mais un empêcheur de tourner en rond pour les maires, les préfets et consorts sans aucun doute. Serge Villanueva est né à Uzès en 1946. Il passe sa jeunesse à Beauvoisin, puis va au Lycée Daudet à Nîmes. Tapissier Décorateur de 1961 à 2005, il a été Président du comité de quartier Possac-Chalvidan de 1998 à 2009. Il est aujourd’hui Président de l’ASIST (Association de Surveillance des Inondations et de la Sauvegarde du Territoire). Serge Villanueva acquiert ses lettres de notoriété en 1998. La Mairie de l’époque initie un projet d’incinérateur au Mas Lombard à 300 mètres à vol d’oiseau de chez lui. Ni une ni deux, Serge crée le Comité de quartier Possac-Chavildan. Il s’oppose fermement au Maire Alain Clary (PC), multiplie les opérations de communication et fait reculer la mairie. |
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« Et le tout sans aller au tribunal », dit-il un sourire au coin des lèvres. Avec Clary on a eu des mots, on a hurlé mais il a toujours gardé la porte ouverte pour discuter. « Je lui avais fait comprendre à l’époque que son incinérateur ici c’était 3500 voix qui partiraient en fumée. Et sans jeu de mot ». Le maire a finalement décidé d’aller le construire au Mas Cheylon. Malgré leur différence politique, Alain Clary demeure une personne « très humaine ». Il raconte ainsi « après mon accident – je suis tombé du haut de mon toit – il est venu me voir chez moi pour prendre des nouvelles en 2006 ». |
Le Mas Lombard, épisode 2 |
En 1998, la municipalité Clary imagine un projet de 115 hectares de lotissements pour un total de 450 villas. « Je pensais que l’élection de Fournier stopperait ce projet fou en pleine zone inondable, il l’avait promis ». En fait, après son élection, le projet passe de 450 à 800 logements puis tombe de 25% après les inondations meurtrières de 2002 dans le Gard. « Aujourd’hui, suite aux diverses missions interministérielles et enquêtes d’utilité publique on est tombé à 20 hectares. Et enfin mi-juin le Tribunal Administratif donne raison à plusieurs propriétaires, le PPRI est déclaré caduque sur cette zone. Normalement aujourd’hui il ne devrait rien se construire au Mas Lombard… Mais on surveille la réaction du préfet afin de savoir s’il va faire appel. » |
Le conflit reste donc ouvert entre les habitants de cette zone et la ville. Serge Villanueva se bat comme un lion pour défendre les intérêts et la quiétude de ses voisins. Les amis de Jean-Paul Fournier voient dans ce combat une lutte personnelle entre le maire et son ex-meilleur ami. Pourtant, sous la municipalité précédente, les agissements du réboussier de service semblaient « arranger tout le monde à l’UMP ». En 2002, une fois élu maire, Jean-Paul Fournier rencontre l’agité du local. « Ça s’est passé un soir en Mairie, on ne s’était pas parlé depuis 2 ans. Il m’a demandé comment j’allais, pris des nouvelles de mes proches et puis il en est venu au Mas Lombard et m’a demandé de laisser-tomber, que le Mas Lombard devait se faire ». Serge Villanueva refuse et scelle ainsi la fin d’une belle amitié pourtant construite sur des paradoxes étonnants. |
Renier ses engagements ? |
Ainsi en 1997, Yvan Lachaud (UDF) obtient l’investiture pour les Législatives face à Alain Clary (PC). Jean-Paul Fournier ne l’a pas eue, il se console en étant suppléant de Jean Marie André (ex maire de Beaucaire) sur la 2ème circonscription du Gard. « On fait un repas chez une élue nîmoise (qui est toujours élue à l’heure actuelle) et là on nous annonce qu’il faut voter communiste ». La scène se répètera une deuxième fois à la permanence du parti (le RPR à l’époque) un soir devant de nombreux militants, « l’ordre donné a été le même ». Résultat : Lachaud perd de 400 voix grâce à des jeux politiciens d’arrière-boutique. Cela provoque l’exaspération du trublion de Possac et encarté à l’UMP. En politique, on n’est trahi que par ses amis. « J’en ai d’autres des histoires comme ça, plein ma besace, je les garde au chaud, au cas où… », menace Serge Villanueva devant sa bibliothèque d’archives personnelles. A l’approche des municipales de mars 2014, il est prêt à en découdre ! Cet ancien alpiniste ne craint rien des sommités de la politique et encore moins de « son ami de 30 ans », pour reprendre la formule des Guignols de l’info entre Balladur et Chirac. Son acharnement à l’encontre de Jean-Paul Fournier ne cacherait-il pas une douce nostalgie d’une vraie amitié du passé ? Jean Périer |
Un lieu : |
Mon petit jardin dans lequel je me sens bien, chez moi dans le quartier du Mas de Possac. |
Un Nîmois : |
Alain Clary (maire PC de 1995-2001). C’est étonnant mais je le trouve très humain. J’ai noué des liens avec lui après un accident domestique en 2006. |
Un événement : |
La fête de mon village dont je suis originaire à Beauvoisin. Un moment où l’on échange sur notre jeunesse passée. |
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