Un expatrié : Remy Crégut
A 53 ans, Remy Crégut vit depuis presque 35 ans hors de Nîmes. Divorcé et papa de deux enfants, il organise depuis 8 ans des événements mondiaux en Suisse, à Montreux.
« J’aime découvrir, apprendre, m’enrichir des autres et de leurs cultures. » |
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Que faites-vous en Suisse actuellement ? |
Je suis depuis 8 ans le directeur général d’une société anonyme, Centre de Congrès Montreux SA, à qui a été confiée la gestion du 2m2c, Centre de Congrès et de Musique de Montreux. Je gère une équipe fixe de 30 personnes dont l’objectif est d’accueillir annuellement au 2m2c le plus grand nombre possible d’événements, culturels et d’entreprises, avec la meilleure contribution possible, économique et médiatique, tant pour le 2m2c que la destination Montreux. Je suis donc un spécialiste de l’événementiel, mais un généraliste pour chacune de ses composantes : humaine, technique et marketing. |
À quoi ressemble une journée type ? |
Il n’y a pas vraiment de journée type et c’est précisément ce que j’aime. À Montreux elles varient en fonction des événements accueillis qui sont tous très différents. Un jour des médecins, le lendemain l’encadrement mondial de Nestlé et entre les deux un concert de rock ou de musique classique. Il y a également beaucoup de voyages et de déplacements à l’international pour promouvoir la destination et le lieu. |
Pourquoi avoir fait le choix de la Suisse ? |
Au départ ce n’est pas un choix, mais tout simplement les aléas d’un parcours professionnel et une réelle volonté de mobilité. J’étais au bon endroit au bon moment avec la bonne personne pour savoir que le poste était libre, et comme en plus je connaissais la destination que j’avais appréciée, tout s’est passé très naturellement. |
Est-ce un exil fiscal ? |
Pas du tout, la fiscalité pour un salarié est quasiment la même en Suisse qu’en France. Par contre la qualité de vie est nettement supérieure, surtout à Montreux où le cadre de vie est somptueux, entre lac et montagnes. J’ai un métier très spécialisé et je dois aller là où on a besoin de moi, si possible là où je me sens bien et en phase avec le produit dont j’ai la responsabilité. |
Croisez-vous d'autres Français, des Nîmois ? |
Bien sûr, il y a beaucoup de Français en Suisse, qui plus est dans le canton de Vaud, et particulièrement dans les milieux artistiques. J’y ai même retrouvé un ami d’enfance, donc Nîmois, qui était parti faire l’École Hôtelière de Glion, et n’ai jamais revenu. Nous nous voyons régulièrement, c’est un peu la famille. |
Quels conseils donneriez-vous à un Nîmois qui vient visiter la Suisse et Montreux ? |
D’abord c’est tout proche, en train comme en voiture, c’est beau et c’est reposant. Alors après une bonne Féria, une petite semaine de repos en Suisse et on repart en pleine forme. C’est authentique, avec des valeurs que nous oublions trop souvent : le respect de l’autre, la politesse et l’honnêteté. C’est agréable par les temps qui courent. Sinon il faut venir découvrir notre Féria de la Musique, le Montreux Jazz Festival, tout aussi animée mais beaucoup plus longue. |
Montreux, c'est le jazz et le festival du l'humour mais encore ? |
C’est plus d’une centaine d’événements par an. Environ 80 qui se tiennent au 2m2c, dont 40 en lien avec la culture (20 dates de Saison Culturelle et 4 Festivals) et 40 organisés par des entreprises ou des associations tenant leurs Congrès. Les 20 autres dépendent de la ville, comme le Marché de Noël en Décembre, un des plus beaux de Suisse, ou encore le Montreux Grand Prix, rassemblement de voitures de courses anciennes en hommage au Grand Prix qui s’était tenu à Montreux, gagné par Fangio avec la participation d’un Gardois, Maurice Trintignant, dit le Pétoulet, pilote Ferrari dans les années 50 . Le Montreux Jazz Festival est dans nul doute le plus connu du fait de son succès depuis 47 ans, de sa durée, plus de 16 jours, et de la personnalité exceptionnelle de son fondateur, Claude Nobs, décédé récemment. Le plus ancien est néanmoins le Septembre Musical, Festival de Musique Classique, qui accueille depuis plus de 60 ans les plus grands ensembles européens. Les deux derniers sont le Montreux Comedy Festival, 24ème édition cette année, avec une notoriété bien établie en France, et enfin le Concours Suisse des Fanfares qui se tient à Montreux depuis 38 ans. Nous sommes donc une ville événementielle depuis très longtemps, avec une vraie légitimité et un réel savoir-faire. |
Est-ce que Nîmes vous manque ? |
Oui bien sûr car ce sont mes racines, mes amis, ma famille, mais d’un autre côté, c’est tellement près que j’y viens très souvent sans hésitation. J’essaye également d’y amener fréquemment mes enfants pour qu’ils gardent le contact avec leurs origines. Je suis par ailleurs un grand amateur de Toros et je vais donc aux Arènes dès que je le peux. J’ai grandi en partie en Camargue chez mon Oncle, Jacques Bon, et je lui dois une aficion solidement entretenue par mon grand-père et mon père. |
Quelles sont les différences et les similitudes entre Nîmes et Montreux ? |
Les seules similitudes que je pourrais voir sont la lumière et le côté méditerranéen des Montreusiens qui aiment vivre en prenant du bon temps notamment avec une vraie culture de la fête et de l’apéro. Le Montreux Jazz Festival, ce n’est ni plus ni moins qu’une grande Féria qui dure 15 jours, autour de la Musique et non du toro. Heureusement, mon entrainementnNîmois m’a permis de tenir la distance à Montreux. |
Quels liens gardez-vous avec Nîmes ? |
Comme je le disais précédemment, ma famille qui est nombreuse, mes amis fidèles et ma passion pour la Camargue, les chevaux et la Tauromachie. Nîmes reste une ville magnifique que je rêve de voir se développer touristiquement et prendre la place qu’elle mérite dans les grandes destinations internationales. Si je peux aider à ce qu’elle y parvienne, ce sera avec plaisir et honneur. |
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