« On a toujours un crocodile dans le cœur »
Seul joueur du Nîmes Olympique à avoir participé à deux coupes du monde avec l’Algérie, l’ancien footballeur Faouzi Mansouri s’exprime sur son parcours. Il porte un regard sur le football actuel et les liens forts entre le public gardois avec les crocodiles.
« On a toujours un crocodile dans le cœur » lui disait Kader Firoud, le mythique entraîneur du Nîmes Olympique (de 1955 à 1964 et de 1969 à 1978). « Il représentait l’esprit nîmois d’engagement total, de travail », explique le français d’origine algérienne, tout comme son mentor. Faouzi Mansouri était un joueur de football professionnel engagé à l’image de son ami René Girard, le vauverdois entraîneur de Lille. Né en 1956 en Tunisie, la famille Mansouri immigre en France pour des raisons économiques. A l’âge de 3 ans, il découvre le Chemin Bas d’Avignon avec ses 5 frères et ses 5 sœurs. Le quartier résonne encore de ce nom de famille avec son frère Abla et sa sœur impliquée dans la vie des habitants. Le 8ème des Mansouri joue au football au Chemin Bas d’Avignon, de pupilles en minimes. Le milieu de terrain devient même champion du Sud Est avec son équipe. « On battait le Nîmes Olympique à l’époque ». Ce club le recrute dès l’âge de 14 ans. Trois ans plus tard, Faouzi Mansouri part à Metz pour son premier contrat Pro. Il côtoie Henri Laugier, Michel Mezy et son entraîneur de cœur, Kader Firoud. |
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Domenech pour entraîneur |
L’impétueux jeune défenseur joue au Nîmes Olympique en 1980. Il part ensuite pour un an à Béziers qui évolue en deuxième division. La saison d’après se déroule à Montpellier en division 1 puis Faouzi Mansouri enchaîne avec Mulhouse et un entraîneur singulier. Raymond Domenech entraîne pour la première de sa carrière. « Je dirai que c’était un pince-sans-rire », explique Faou en cherchant longuement ses mots. Puis sa carrière se termine à Montpellier. Loulou, Louis Nicollin, lui propose d’entraîner une équipe de jeune ou d’être cadre dans sa société. La deuxième option est retenue par le Nîmois. « Je n’ai jamais eu la fibre d’un entraîneur, j’ai choisi ma vie ». Dans cette carrière, Faouzi a la chance de disputer deux coupes du monde avec l’Algérie (1982 et 1986). Après deux ou trois sélections en équipe de France espoirs, il se fait repérer par le directeur technique de l’Algérie. « Quand tu es joueur de football, c’est extraordinaire ». Son fait d’arme, de guerrier : avoir battu l’Allemagne par 2 buts à 1 en poule. L’Allemagne sera championne du monde cette année-là. Pour prime de coupe du Monde, Faouzi et le célèbre Rabah Madjer recevront un très généreux frigidaire. En 1986, le défenseur se souvient d’avoir perdu contre le Brésil un à zéro. La France le vengera sous des airs mexicains en quarts de finale (1-1 ; victoire aux tirs aux buts des français de Luiz Fernandez et de Platini). |
Les fameux Algérie-Allemagne |
Le cadre de chez Nicollin Holding Envrionnement (100 personnes sur les 5 000 du groupe) se contente désormais de regarder les matches à la télévision. Il se régale de voir les Français se passionner à nouveau pour leur équipe à l’approche des ¼ de finale. Eux si critiques les semaines auparavant. Il scrute les fennecs (nom de l’équipe Algérienne) qui ont fait une très belle coupe du monde malgré cette élimination en 8ème de finale (la première de leur histoire) face à l’Allemagne le 30 juin. La dernière victoire en coupe du monde remontait à l’époque de Faouzi, il y a 32 ans justement 2-1 face à l’Allemagne (RFA). Ses amitiés dans le football se sont rétrécies. Il reste son fidèle ami Jean-Louis Gasset, l’adjoint Laurent Blanc au PSG. « On s’appelle tous les 15 jours » dit-il. Il admire la passion de ce compagnon de ballon rond. « Il vit et respire football ». |
Côté Nîmes Olympique, Faouzi espère que le nouveau président Conrad va remonter le club en ligue 1. Cela fait plus de 20 ans que le public de Nîmes et de ses alentours attendent avec impatience. « Il y a une âme ici que l’on ne retrouve pas à Montpellier, le public est prêt à venir supporter les rouges et blancs ». Avec sa pudeur habituelle, il exprime son désir de retrouver le vrai esprit nîmois, celui qui poussent les joueurs à se battre jusqu’au bout, à ne rien lâcher et surtout à montrer du caractère. L’arrivée de son ami José Pasqualetti comme entraîneur le rassure sur ce point. |
Un Nîmois : |
Kader Firoud, un entraîneur qui incarnait les valeurs du Nîmes Olympique : travailleur, abnégation, la grinta, la niaque. |
Un événement : |
la féria des vendanges, celle entre Nîmois. |
Un lieu : |
les halles car en tant qu’épicurien j’apprécie d’acheter des produits de la région et de faire des rencontres imprévues. |
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