Matin heureux
Pierre Edouard Thibaud est un jeune plein d’espoir pour sa ville et pour sa créativité. A 25 ans, il vient de créer une marque de casquette « Morning glory* ».
« Pour beaucoup Nîmes est la pire des villes mais dès lors que tu innoves et que tu as un bon concept ça marche ! »
Pierre Edouard Thibaud est homme mur dans un corps et dans un esprit d’un jeune de 25 ans. Dernier enfant d’une famille nîmoise soudée où l’on fredonne deux tibo, trois tibo doudou, « Pitou » pour les intimes, est avant tout une personne dotée d’une grande maturité. Le verbe haut, l’observation juste, le raisonnement posé et réfléchi, le discours tenu dans une vérité, Pitou ne manque pas d’assurance pour s’exprimer. |
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Le choix de vivre ici |
Né à Nîmes, il a pourtant un début de vie semblable à beaucoup d’enfants ayant grandi dans cité des antonins : une scolarité à d’Alzon, un bac passé après une année au lycée Daudet puis une licence de communication. Il passe un an à Paris et deux ans à Montpellier. « J’en ai assez vu du monde et des Là-bas pour vouloir vivre à Nîmes » lance-t-il à ceux qui pourraient croire qu’il n’a pas vu autre chose que le sein maternel nîmois. Son métier : la communication. Pierre est à l’aise que ce soit en serveur dans la bodega familiale de la rue Delon-Soubeyran lors des férias du début 2000 ou en chargé de la communication et du marketing de la marque « Eroïk ». |
Sa marque de fabrique |
L’aventure de la marque à la casquette fièrement vissée sur la tête des ados durera trois ans. Comme l’amour. Une tuile l’oblige à repenser sa vie professionnelle. Entre la reprise d’une affaire (bar, restaurant ou boîte de nuit) à l’image de « La suite », tenue par Anne, sa sœur, et Jean, son frère, dans la rue Fresque ou la continuation de son parcours dans la création d’une marque de vêtement, Pitou hésite l’espace d’un été. Pour mieux l’aider à prendre la bonne décision, il fait une saison comme serveur au Royal Hôtel, place d’Assas. Pierre-Edouard ne peut pas rester sans rien faire. Il a la bougeotte dans les mains. Toujours agréable avec les clients, le sourire aux lèvres malgré les baskets usés, le bon jeu de mot pour faire passer les impatiences, Pierre montre de l’entre gens. Fin de saison, il décide de travailler avec une société basée à Montpellier pour créer une nouvelle marque : « Morning Glory ». |
« Dès lors que tu innoves… » |
Ses connaissances, les plus âgées, valident ce nom dont les initiales résonnent comme une vieille marque de voiture anglaise disparue. Depuis septembre, ce nîmois vit des matins heureux pour aller au-delà du Vidourle dans le but de développer un projet motivant. « L’objectif est d’avoir 40 points de vente en France pour la prochaine collection été » annonce celui qui a bossé sur un projet long à murir. A Nîmes, c’est le « shop » de la rue Saint Castor qui vend les premières éditions aux 15-25ans. C’est tout un symbole selon le dernier des Thibaud. « Pour beaucoup Nîmes est la pire des villes mais dès lors que tu innoves et que tu as un bon concept ça marche ! » positive le jeune créateur en prenant pour exemple ce magasin installé depuis 5 ans. |
A coup de tambours qui éclatent |
Le jeune dandy vient d’acheter un appartement. A coup de tambours qui éclatent, il file le parfait amour avec Bertille, son double en maturité. Son boulot lui plaît « grave » malgré les temps de transport sur Montpellier. Il supporte comme son père, Régis, le Nîmes Olympique avec une grande assiduité. Ses potes le trouvent ringard lorsqu’il montre et chante sa science musicale des années 80. Pierre-Edouard semble avoir oublié de faire sa crise d’adolescence, comme un enfant qui se perd. A moins qu’elle ne s’exprime dans l’un de ses rêves, là où la raison s’achève : gérer un établissement « in Nîmes » où l’on mange, boit et danse. « Imagines le truc style brasserie parisienne des années 20 avec un parquet en bois et un style art déco… ». Bref, il y aura encore un matin heureux avec cette créativité et cet espoir positif pour sa ville, pour sa vie. Alors Good moooornninng …Nîmes ! |
Un nîmois : Le DJ Dandy Fago. Il m’a appris l’ensemble de ma culture musicale. Un lieu : les arènes. Je marche seul tous les jours devant et je me dis qu’elles seront encore là dans 2 000 ans. Un événement : Le 6 mai 1996 ou la date de la finale de la coupe de France de football entre Nîmes Olympique et Auxerre (1-2). |
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