« Les Nîmois n’arrêtent pas de m’en parler »
Abder Ramdane revient sur le but victorieux qu’il a marqué en 1996 avec le Nîmes Olympique contre Montpellier en demi-finale de la coupe de France. L’occasion également de savoir ce que devient l’ancien footballeur professionnel.
Abder Ramdane, c’est l’enfant des quartiers, du Chemin bas d’Avignon... celui qui délivra le peuple gardois !
« On en parlera encore dans 40 ans », avait déclaré à l’époque Louis Nicollin, l’inamovible président du Montpellier Hérault. Dix-huit ans après Abder Ramdane est régulièrement interpellé lorsqu’il est à Nîmes. Les Nîmois le félicitent encore d’avoir marqué le but victorieux de la demi-finale de la Coupe de France de 1996, le 14 avril exactement. Il faut dire que tous les ingrédients de la dramaturgie sportive étaient réunis pour marquer les esprits à jamais : une rencontre avec l’ennemi intime Montpellier, un match déséquilibré (Nîmes jouait en National et Montpellier en ligue 1) à guichet fermé au stade des Costières et en plus retransmis à la télévision. Puis Abder Ramdane, c’est l’enfant des quartiers, du Chemin bas d’Avignon plus précisément, celui qui délivra le peuple gardois ! |
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Héros et martyr |
« Le buteur miracle » écrit Christian Losson dans Libération le 30 avril 1996 à quelques jours de la finale qui opposera le Nîmes Olympique à Auxerre. Abder Ramdane, maillot n°8, déborde sur la droite en première mi-temps, petit pont sur Serge Blanc et se retrouve seul face au gardien. Il glisse le ballon sur sa gauche : buuuuut ! Le derby offre toutes ses promesses avec ce but dès la 9ème minute. A l’approche de la fin de la première mi-temps, « J’ai un duel avec Bonicel et je me blesse gravement au-dessous de l’œil ». Le commentateur de télévision lâche « Ramdane, héros et martyr de cette demi-finale ». En deuxième mi-temps, le joueur réapparaît sur la pelouse. « Je demande à l’un de mes partenaires : on est où là ? ». L’entraîneur décide alors de le changer. C’est un véritable black out pour le footballeur. |
Un souvenir en forme de puzzle |
« Je n’ai pas pu fêter la victoire avec mes co-équipiers et les Nîmois car je suis resté 10 jours à l’hôpital ». Abder Ramdane avait 7 fractures au-dessous de l’œil. Il n’aura pas entendu les clameurs des Costières, le public scandant « Nicollin à cheval » pour répondre à sa phrase « si mon équipe perd je rentre à cheval » et la fête toute la nuit dans les rues de Nîmes. « L’ambiance, je m’en souviens même si ce n’est pas très clair dans ma tête », rajoute le quarantenaire. Bien sûr, comme nous, il a revu les images, un peu comme s’il s’agissait de reconstituer le puzzle de ce moment. |
Et aujourd’hui ? |
Il n’y a pas eu que ce but dans la carrière d’Abder Ramdane. La finale perdue contre l’AJA Auxerre de Laurent Blanc au Parc des Princes. Une carrière brillante de footballeur en Allemagne : Hansa Rostock (1998-99), SC Fribourg (1999) avec qui il deviendra champion de deuxième division en 2003. Il arrête son parcours sur une blessure (rotule cassée) cette année-là. Puis Abder Ramdane a entamé une carrière d’entraîneur avec Mönchengladbach (- de 19 ans), Panionios (adjoint) et TSV Munich 1860 (en 2009). Le Nîmois vient de travailler un an en Roumanie et cherche actuellement un nouveau poste. « J’ai tous les diplômes ». En attendant, il regarde les matches de la coupe du monde. D’origine algérienne, le match Allemagne-Algérie avait pour lui un goût si particulier. « J’ai demandé à ma fille de 10 ans, Noa, née en Allemagne, pour qui elle était entre la France et l’Allemagne. Elle m’a répondu 50/50 ». Notre héros a envie d’investir le présent sans qu’on le ramène à ce passé, pourtant bien glorieux. |
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