Les dés sont jetés
« Le comptoir d’un café est le parlement du peuple », écrivait Balzac. Alors imaginez le fameux bar 421 niché dans la rue Fresque en période d’élections présidentielles et législatives ! « J’ai beaucoup rigolé durant cette période», avance sourire en coin Pascal Andréani, l’incontournable serveur de ce lieu symbolique. Les phrases cultes, les disputes, la montée du FN, les échanges pagnolesques…Pascal est le spectateur privilégié de cette vie. Une vie marquée par l’identité espagnole de la ville. Les murs, la TV, les discussions tournent essentiellement autour de la corrida.
La vie en bus
Pascal ouvre la boutique à 10 heures tous les matins. Il file à 18h pour laisser le zinc à d’autres mains. « Un fonctionnaire » de café en quelque sorte. Ayant eu quelques difficultés avec les bleus, il a dû expérimenter le déplacement en bus. Même après avoir retrouvé son passeport rose, il avoue venir travailler depuis Caveirac en bus. « C’est vraiment bien le Tango. Je ne me soucie pas de mon trajet ni de mon parking ». Et si Pascal avait raison avant tout le monde ?
Le parcours d’un commerçant dans l’âme
Avant de travailler au bar 421, Pascal a eu un parcours à l’image de son père commerçant qui tenait la fameuse pizzéria Cerrutti, place Montcalm. Pascal fait des études chez les Jésuites à Montpellier. Il déboule à Nîmes en 1994 et rejoint son père nîmois. Il commence par travailler dans un restaurant de la rue de l’étoile, « le fou du roi». Jef est alors son patron, une figure des nuits nîmoises.
En 2002, il sert au Café latin au pied de la superbe Maison Carrée. Puis, il prend une affaire à Saint Hippolyte du Fort. L’aventure est difficile. Elle dure 4 ans. Retour à Nîmes. C’est Olivier Ferrari qui lui tend la main et lui ouvre la porte du « New’s café » sur le boulevard Gambetta.
Son sens du relationnel
Le sens du commerce est un atavisme mais pas que. Pascal est doué pour instaurer la convivialité entre les clients. Il est facilement taquin, jovial, souriant, joueur…bref des qualités adaptées à son rôle de barman. Sa principale qualité : un sens du relationnel inné. François, le patron, est de la même veine. Il s’est sans doute vu en lui tel un effet de miroir. « C’est un très bon patron de bar qui connaît beaucoup de monde. Il tient bien sa boutique », indique Pascal, sans trop en faire, de François.
Des clients appréciés
Pascal sert à boire à des habitués : des commerçants, des touristes, des clients de passage et des Nîmois. « C’est agréable d’avoir à faire à une clientèle très fidèle pour le café ou le petit déjeuner ». Ainsi , il est heureux depouvoir servir Denis 22, sculpteur, Olivier Ginac, antiquaire réputé, Jean-Pierre Formica, l’artiste de l’affiche de la féria ou encore Simon Casas, le passionné directeur des arènes. Pascal s’implique pleinement durant les férias. Enfin Pascal amuse la galerie lorsqu’il défie les clients lors d’un jet de dés, un 421 bien sûr !
Jérôme Puech
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