Le facteur chance !
« Le peu que j’ai me rend heureux » est la phrase qui résume la vie et la bonne humeur de Jean-Claude alias « Néné ». Ce Nîmois, d’origine martiniquaise, est facteur pour le quartier de l’Ecusson. Vous l’avez sans doute croisé un matin lors de ses innombrables tournées. « Je me sens complètement chez moi ici. Je me suis approprié la ville. Je connais tout le monde. Je pourrai me présenter à la mairie » explique rigolard l’employé de la Poste. Il me montre son téléphone portable et ses 1247 contacts.
Bienvenue chez les Chti’s |
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Son parcours est semblable à beaucoup de nîmois. Né dans le quartier de Montaury, il va à l’école à Jean-Jaurès puis à celle de Fernand Pelloutier puis au Chemin bas d’Avignon. Il enchaîne avec le collège Romain Rolland puis le lycée Camargue. Sa vie professionnelle débute dans les transports Badaroux mais il entre en 1978 à la Poste. Il fait 3 ans à Grenoble et 11 années à Aix-en-Provence où il découvre le football américain. En 1992, c’est le retour à Nîmes avec le quartier Gambetta Nord puis les Halles. Aujourd’hui il distribue les recommandés dans la moitié de l’Ecusson de 8h30 à 14h25. L’interlocuteur que je suis imagine de facto le film « Bienvenue chez les tchi’s » et ses tournées arrosées. Néné reste discret. Il ne répond qu’avec un large sourire et les yeux pétillants à mon clin d’œil cinématographique. |
Si tu aimes les gens… |
« J’apporte les mauvaises nouvelles avec mes recommandés mais j’essaie d’alléger le truc » continue Jean-Claude. Celui qu’on appelle affectueusement Pelé, Trésor ou Bambou « se régale » de dire bonjour et de s’arrêter un instant avec ceux qui l’apprécient. C’est le cas de son ami François du bar le 421. « Les Nîmois sont un peu râleurs mais bon quand tu aimes vraiment les gens ils te le rendent bien ». La Poste n’est plus l’entreprise de service public qu’elle était. Sur ce sujet, Jean-Claude ne se prononce pas, droit de réserve oblige. Il semble épargné par le virage « libéral » des nouvelles méthodes managériales « idiotes ». En distribuant 110 recommandés en moyenne par jour à pied, Jean-Claude a conservé le facteur-chance. |
Une star du football américain |
Jean-Claude s’est illustré dans le sport avec le football américain. Il devient un sacré joueur entre 1987 et 1992. Il est un pilier du club nîmois « les pit-bull » puis « les centurions ». Educateur et entraîneur national, Jean-Claude est président du club de 1996 à 2000. C’est en quelque sorte le « John café » de la ligne verte en moins grand mais tout aussi impressionnant. La ligne verte, justement, il la laisse derrière lui. A 54 ans, il se concentre sur sa famille et ses deux filles (Amélia et Fanny). Jean-Claude adore recevoir son frère, Stéphane, le voisin de Montpellier. |
A 54 ans, Néné mesure la distance entre maintenant et sa retraite. Il faudra attendre 6 ans. La vie et ses accidents l’ont rendu plus mesuré et plus prudent. Il cite cette année 2010, une année noire : « mon père adoptif décède en même temps que mon beau père et ma mère a un grave accident, renversée par une voiture ». Malgré cela il garde la banane scotchée entre ses deux oreilles. Il est encore en vie, à Nîmes au beau milieu des gens qui l’aiment. Le fameux facteur chance de l’existence. |
Lieu : Le bar le 421 de la rue Fresque car je me sens bien quand je suis là bas. Nîmois : André Kabile, le joueur de foot du Nîmes Olympique. Je le voyais jouer au stade Jean Bouin. Il n’a pas changé. Il a la pêche. Il m’a marqué tel un black qui a réussi. Un événement : la féria bien sur. Je reçois mes amis et je les amène dans des endroits que je connais et je les rends fous (il rigole). |
Jérôme Puech |
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