L’esprit de l’Aveyron
L’entreprise Puech volailles est présente à Nîmes depuis 1958. Son banc aux halles est notamment réputé pour avoir initié la mode des cœurs de canards. Rencontre.
« J’ai lancé cette mode du cœur de canard que l’on peut déguster chez Arlette », indique Colette, l’une des quatre associée à l’affaire familiale. Inlassablement, elle travaille derrière le banc des halles sous l’enseigne « Puech volailles ». Aidée de ses deux sœurs,Michelle dite « Michou »et Christiane ainsi que de son cousin Pascal, elle fait tourner l’affaire familiale issue de Faveyrolles dans l’Aveyron. Trois employés s’agitent sans discontinuer derrière la vitrine transparente. Les produits de volailles, de charcuterie, de lapins, de canards, de pintades sont très appréciés des clients. |
---|
La saga familiale |
« L’entreprise de nos grands-parents a débuté en 1920 dans le fin fond de l’Aveyron », commence Colette devant son café noir. Louis et Marcelle Puech achetaient les volailles vivantes sur les foires pour les revendre sur Béziers et Nîmes. Puis la famille ouvre deux abattoirs dans le village de Faveyrolles. Pour donner le change aux concurrents basé sur Montpellier, Raymond Puech, le père de Colette, décide de s’installer à Nîmes, rue Henri Revoil, en 1958. C’est de cet endroit où est basé l’abattoir de Nîmes que partent les produits vendus aux halles de Nîmes. En 2003, l’abattoir est stoppé. Les nouvelles normes ont eu raison de lui. Désormais, les filles de Raymond se contentent de commercialiser des produits achetés dans différentes régions de France comme l’Ardèche et les Landes. |
La crise n’a pas réellement de prise sur l’activité. Le commerce recense 140 clients en moyenne par jour dans la semaine et jusqu’à 350 chaque samedi, jour d’activité élevée. Les clients viennent de Nîmes bien sûr mais pas seulement. « Ils arrivent aussi de l’extérieur, à l’image de cette auberge de Remoulins fidèle cliente », explique Colette. C’est l’esprit des bons produits du terroir qu’ils retrouvent dans la pure tradition familiale. L’esprit des patrons aveyronnais est respecté : sérieux, discrétion qualité et bonne humeur dans le service. Les Nîmois originaires de l’Aveyron s’identifient à ces traits de caractère si particuliers. |
Précurseurs sur certaines spécialités |
Puech volailles propose des spécialités qui font leur réputation, à commencer par le suprême de pintade, la charcuterie si exceptionnelle, le gibier de saison ou encore les fameux cœurs de canard. Pour ce dernier, le banc a été le véritable précurseur pour les halles et la ville. C’est ainsi que l’on déguste en tapas cette spécialité venue du sud-ouest dans les bars-restaurants de la ville. A Noël ou le jour de l’An, les clients passent commande à l’avance pour être certains de pouvoir bénéficier de produits de qualité. L’entreprise atteint alors les sommets de son activité en doublant son chiffre d’affaire. Le travail semble se faire dans une excellente ambiance entre les sœurs Puech. « On ne s’ennuie pas avec la diversité de notre activité, la clientèle… Etet puis c’est agréable de travailler aux halles », appuie Colette. Véritable Réboussière de la famille, Michou sort le thermomètre pour indiquer que la nouvelle climatisation fonctionne mal avec « ce 25° » à 8h30 du matin. |
Une quatrième génération prête |
La troisième génération des Puech s’apprête à finir son épisode. Les deux sœurs originaires de Saint Afrique ne devraient pas tarder à rendre leur tablier. Michou parle d’une retraite pour l’année prochaine. La bonne nouvelle, c’est que les sœurs Puech ont trouvé quelqu’un pour perpétuer l’esprit et la tradition familiale. Ce sont Julien (le fils de Michou) et sa nouvelle femme, Anne-Sylvie, qui devraient reprendre le banc Puech. Julien Castello, fils du célèbre et très sympathique rugbyman José Castello du Rugby Club Nîmois, va mettre ses pas dans ceux de sa maman et de ses grands-parents. Tout jeune, il les a vus travailler sans compter et se lever aux aurores pour faire tourner la boutique. De là à distribuer des poulets de ferme comme des ballons de rugby, c’est un concept à imaginer. |
Jérôme Puech* *Sans parenté avec les personnes citées |
Puech volailles en chiffres : |
4 associés et 3 employés 1920 : date de création de l’entreprise en Aveyron 750 000 euros de chiffre d’affaire par an 350 clients en moyenne le samedi 9 euros le kilo pour le poulet « Roll’ Royce » [email protected] |
Suivez-nous sur les réseaux sociaux