Un label de Nîmes
Stéphanie, Marc et Michel sont des amis. Leur amitié sonne juste comme la musique d’une série française des années 80 : « Marc et Sophie ». L’histoire de leur idée naît simplement lors d’une conversation téléphonique en voiture entre Michel et Stéphanie : « ça te dirait de créer une ligne de vêtements pour défendre l’identité nîmoise ? ». Réponse à l’autre bout du fil de la nîmoise : « Chiche ! ». Marc, l’éternel complice de Michel, viendra immédiatement rejoindre l’épopée. Aussi depuis plus d’un an, l’affaire (Louis) trio se réunit tous les jeudis dans un endroit de la ville pour discuter du projet. L’euphorie de l’instant aidant, le dernier rendez-vous a permis de tester le prototype auprès des clientes de la terrasse du Royal Hôtel, place d’Assas. Les premiers avis sont prometteurs. Chic planète ! |
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Le premier test |
« La belle de Nîmes » commercialise son premier produit à partir du 1er juillet : un T-shirt pour femme, blanc avec une œuvre de Sylvain Fraysse. Elle représente une femme nue vraisemblablement en train de jouir. « C’est une reproduction issue d’un film porno » explique Michel tranquillement. Le visuel a été choisi parmi les œuvres de l’artiste connu pour faire d’excellents pochoirs dans les rues de Séville. Il s’est illustré en septembre dernier par une exposition à Nîmes sur José Tomas. Seuls 100 T-shirts seront mis à la vente. « On veut voir ce que ça donne » complète Stéphanie, prudente. Le trio d’amis attend ce qu’il a semé avec impatience, leur livraison. Ils ont retenu une société portuguaise spécialisée dans ce type de confection. |
L’esprit de Label |
Prévenant, Michel a déposé deux marques « la belle de Nîmes » et « Label de Nîmes ». Le label est à la mode. Pour preuve, la Scène de Musiques ACtuelles (SMAC) dont les portes ouvriront le 7 septembre a édité un « la belle Paloma » pour marquer les artistes accompagnés par l’équipe de la SMAC. C’est également le cas de la promotion des produits agro-alimentaires de la région avec « Militants du goût » un label du Conseil général du Gard ou encore « Sud de France » un label inventé par Georges Frèche, ex-Président de la Région Languedoc Roussillon, pour faire la promotion des produits régionaux à l’international. Dans le passé, Jean Bousquet, Maire de Nîmes (1983-1995) avait créé une marque « De Nîmes » dans ce même esprit dans le début des années 90. Les joueurs du Nîmes Olympique avaient arboré cette identité sur leur maillot. |
Sur les traces de Cacharel ? |
Le trio amical saura t-il prendre les mêmes chemins que le créateur de la marque Cacharel (nom d’un oiseau de Camargue) ? Il semble bien trop tôt pour l’affirmer. « Nous ne voulons pas gagner d’argent pour l’heure » argumente Michel. L’objectif est plutôt « de ne pas en perdre » et de faire un pas après l’autre en essayant de rencontrer un écho positif de la part des futures clientes. « Nous projetons de faire une collection pour l’été prochain avec 5 à 6 modèles différents » indique Stéphanie enthousiaste. Le trio réfléchit aux œuvres et aux artistes mis en avant dans leur démarche. Edith Riuz a été une des premières artistes locales approchée. « Il n’y aura pas d’artistes connus comme Pires, Viala, Tombereau ou encore Formica…nous voulons dénicher des jeunes artistes peu connus » poursuit-elle. A la question « comment défend-on l’identité de Nîmes en vendant des T-shirts ? » l’équipe rétorque « chaque étiquette sera le moyen d’écrire un texte et de faire passer un message ». Bref créer la mode et défendre l’identité nîmoise, voilà une idée simple. Le concept est lancé sur la route bien difficile de la production textile, une route à trois voies. A vous de franchir la ligne ! |
Jérôme Puech
Pour acheter le T-shirt : Boutique Topaze (place du Marché à Nîmes) et sur la page Facebook : LaBelle DeNîmes.
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