Pourquoi les Nîmois sont-ils nostalgiques des années Bousquet ?
Jean Bousquet, Maire de Nîmes de 1983-1995 et actuel patron de la marque Cacharel, est toujours dans le cœur des Nîmois. Pourtant décrié durant son mandat, il est le nom le plus cité (8 fois) à la question : quel est le nîmois qui incarne le mieux l’image de la ville ? parmi les 30 personnes dont nous avons fait le portrait dans ce magazine. Alors pourquoi les Nîmois sont-ils nostalgiques de ces années Bousquet ?
Trente ans après l’arrivée de Jean Bousquet à la mairie de Nîmes, une partie des Nîmois manifeste une nostalgie des années marquées par la patte du PDG de Cacharel. Curieusement cette nostalgie est aussi portée par la jeune génération qui n’a pas connue réellement le mandat 1983-1995. « Même si je ne l’ai pas vécu, les gens en parlent encore… » explique le trentenaire Nicolas Delprat, le patron du bar le Victor Hugo, particulièrement sensible aux animations dynamiques dans la ville. |
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Une vision urbaine et des grands noms de l’architecture |
La nostalgie, c’est un peu tout ce qu’il reste lorsque l’on a tout oublié. Ce qu’il reste des années Bousquet, ce sont avant toute chose les réalisations urbaines majeures : le Carré d’art de Norman Foster, le Nemausus de Jean Nouvel, les écussons du centre-ville et l’arrêt de bus dessinés par Starck, la place d’Assas de Jean Michel Wilmotte, le stade des Costières de Gregotti ... A ce jour, Jean Nouvel est sans doute l’architecte français le plus reconnu au monde. Il a signé la récente mairie de Montpellier. Pour avoir fait appel à lui et à ses grands noms de l’urbanisme, Jean Bousquet était un avant-gardiste. |
Jean Bousquet, l’ami des « people » et des médias |
Jean Bousquet n’était pas un animal politique. Seulement apparenté à l’UDF, les Nîmois ont sans doute apprécié davantage l’homme d’entreprise en pleine réussite avec la marque Cacharel que le politique. Il était doté de redoutables qualités d’entrepreneur séduisant ainsi les électeurs, les Nîmois et surtout les médias. Très contesté à la fin de son premier mandat de maire, Jean Bousquet se refait une sacrée image au moment des inondations du 3 octobre 1988. Il organise la solidarité, attire à lui l’attention médiatique et politique. Les élections municipales de 1989 sont un véritable plébiscite. L’exercice du second mandat sera l’occasion de marquer de son empreinte indélébile l’histoire de la cité romaine. |
Cependant une question s’impose : comment les Nîmois peuvent-ils rester béatement nostalgique d’une ère « Bousquet » malgré les nombreuses controverses ? En 1995, la droite se déchire bêtement et laisse une ville surendettée à la gauche. L’année suivante Jean Bousquet est condamné par la justice à un an de prison avec sursis pour abus de bien social. L’entreprise Cacharel va mal. Son PDG, vexé par sa défaite aux municipales, transférera le siège de Nîmes à Paris, fermera les usines dans le Gard, puis son magasin de la rue Général-Perrier, puis son dépôt-stock de l’ancienne route de Montpellier. Bref Jean Bousquet a longtemps boudé Nîmes et les Nîmois dont certains demeurent irrémédiablement nostalgiques. |
Jérôme Puech |
Ils en parlent : Corentin Carpentier Un homme visionnaire pour Nîmes. Il avait une vision à 50 ans. Deny Jean Lors des inondations de 1988, alors que la ville était ravagée, il a su mobiliser les nîmois pour reconstruire la cité. Il a fait preuve de dynamisme et de capacité d'organisation exceptionnels. Alysson Hugon Parce que la ville de Nîmes était vivante agréable en particulier le centre-ville ... Il avait de beaux projets pour une ville. Barbara Dodet Les années glorieuses. Il a rendu la fierté aux nîmois. La classe internationale. Eric Vidal Y a-t-il quelque chose à rajouter ? C’était le Frêche Nîmois de l’époque... visionnaire bâtisseur ! |
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