Mouton ne morue pas !
Après une interruption de 20 ans, Christophe Mouton relance l’enseigne familiale dans la rue Emile Jamais. Ce pari, au service du goût et du travail artisanal, est audacieux et remarquable. Rencontre avec la 4ème génération des brandadiers Mouton.
Après une interruption de 20 ans, Christophe Mouton relance l’enseigne familiale dans la rue Emile Jamais.
Nîmes capitale de la brandade rayonne au-delà de ses frontières. Parmi les acteurs de cette légende, il faut distinguer la brandade industrielle avec notamment la brandade Raymond et celle fabriquée artisanalement aux halles de Nîmes chez Daniel ou encore avec Christophe Mouton, brandadier qui vient de s’installer au 18 rue Emile Jamais à Nîmes. Le magasin a une devanture flambant neuve avec une partie atelier transparent et une partie commerce dans laquelle vous trouvez les excellents produits préparés quotidiennement par Christophe Mouton. Il faut déguster la brandade fraîche du jour. Se laisser tenter par la fougasse, cette pizza avec une pincée de brandade ou encore ses ravioles qui ne demandent qu’à être englouties. |
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Grandir au biberon de morue |
Christophe Mouton a grandi au 36 de la rue Pierre Semard, au beau milieu des odeurs de brandade, donc de morue. « J’habitais sur place, je vivais dans les odeurs uniques et le travail savant de brandadier », se rappelle-t-il avec les souvenirs plein les yeux. L’entreprise familiale débute son aventure en 1851. Depuis, chaque génération a nourri la saga familiale. D’ailleurs, son grand père était ami avec le grand père de Christian Lacour-Ollé dont nous avons parlé le mois dernier. C’est sans doute pour cette raison que vous trouverez sur place une littérature abondante sur les façons de cuisiner la brandade. Je vous conseille « Morue préparation culinaire en 141 manières » chez les éditons Lacour Redivia. Un must vous-dis-je ! |
Une expérience industrielle |
Christophe a stoppé l’histoire de ses ancêtres il y a 20 ans pour répondre aux sirènes de la fabrication industrielle. Sa famille a vendu le génie nîmois à une société de plats cuisinés sur Sète. De cette expérience, il a appris à mieux « travailler » les produits de la mer. Ensuite, Christophe s’est investi dans l’entreprise alésienne de Michel Coudène. Il était en charge de la fabrication de repas. Puis avec son secret de fabrication artisanale en tête, le brandadier a décidé de relancer la véritable histoire de la famille tout en se servant de son parcours industriel. « Mon secret de fabrication ne se dévoile pas, il est dans le tour de main, le choix du poisson, le dessalage, la cuisson », contie-t-il plein de malice et d’optimisme pour le devenir de sa petite affaire. |
Déjà les signes d’un succès |
En quatre petits mois, les clients commencent à venir en nombre à cette adresse du milieu de la rue Emile Jamais. Certes, il faudra du temps mais l’artisan compte séduire avec la qualité de ses produits. Déjà le bouche à oreille fonctionne en ville. Il développe aussi un réseau de distributeurs. « Je compte 7-8 revendeurs dans la ville et aux alentours », précise-t-il. Estampillés « Militants du goût », vous trouverez sa brandade ou ses produits dérivés au Paséo et au Royal Hôtel. « Les touristes en raffolent et en redemandent ». Alors l’identité nîmoise n’est pas morte grâce à cette résurrection bien utile à notre patrimoine et notre histoire. Jérôme Puech |
En chiffres : |
36 rue Pierre Semard : l’adresse d’origine de la brandade Mouton |
18 rue Emile Jamais : la nouvelle adresse |
2 salariés font tourner la boutique (lui et son apprenti) |
1851 : date de la création de l’entreprise familiale |
7 à 8 revendeurs assurent son début de réseau |
4ème génération de brandadier |
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