L'EPICURIEN : on s'y sent bien !
Il y a des lieux, comme çà, où l'on se sent instinctivement bien. Au sein de l''Ecusson médiéval restauré, dans l'Ilôt Littré, aux dédales de cours pavées et d'immeubles en pierres qui me rappelle tant le Village Saint-Paul où j'ai si souvent flâné à Paris, l'Epicurien fait indiscutablement partie de ceux-là.
Au calme dans une cour enclose arborée et ombragée, Place André Malraux (sans que l'on sache d'ailleurs vraiment bien ce que l'illustre auteur vienne faire là... ?), où, à la belle saison, le service s'effectue tandis que l'hiver il nous faille regagner la salle feutrée, à la délicate et discrète décoration, d'essence marocaine. Car nous sommes en terre Chérifienne, là où la richesse de la cuisine, l'incroyable hospitalité de ses hôtes, où l'art de la table n'est que chaleur, éventail de couleurs, bouquet de senteurs, subtilité et mystère. « Et parle-moi du couscous / c'est un met noble et distingué / Surtout s'il a été fabriqué de belle façon » (Ibn al-Azraq, poète du Xvème siècle) : comme un encouragement à la convivialité, sa graine y est, ici, légère et aérienne, les légumes, tendres, semblent avoir été cueillis le matin même, et l'harissa, délicate, servie dans une délicieuses petite terrine, sort de l'imagination créatrice de la cuisinière, aux accents de Mechouia, comme nulle part ailleurs... La cuisine du Maghreb est un art qui dépasse de très loin la simple préparation des aliments. Elle est l'art de prendre le temps de vivre....Les tajines sont servies dans la tanjia, ce plat en terre vernissée dans lequel elles cuisent. |
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Au déjeuner, 5 formules de 11 à 15 euros, au rapport qualité-prix exemplaire, comportant : Quatre entrées au choix : – Briouats (petits paquets de ouarka, feuilles de brik farcis de garnitures diverses) au poulet, oignons confits et amandes – Tatin aux pommes et au magret de canard – L'entrée du jour – Fraîcheur du marché aux grains vitaminés et colorés |
Cinq plats : – Tajine de canard à l'orange confite, semoule aux amandes – Tajine de poisson en chamoula aux pommes de terre – Tajine de poulets aux oignons et raisins confits – Couscous merguez, boulettes de kefta de bœuf – Salade gourmande |
Trois desserts : – Dessert du moment – Panna Cotta du moment – Moelleux au chocolat et sa chantilly |
Au Maroc, un proverbe dit : « ici, on mange avec ses yeux » |
Au diner, les plats sont naturellement plus composés, et l'on doit se laisse séduire par ses surprenantes saveurs salées et sucrées, laissant s'échapper de délicieux parfums. il faut compter entre 24 et 30 euros selon la formule choisie. Le pichet (50cl) de vin de pays du Gard est à 6,50e dans les trois couleurs. Trois crus méditerranéens, en bouteille : le fabuleux Guerrouane gris, Domaine Toulal, à 26e, le rouge Tunisien Sidi Rais à 19e, le blanc AOC Domaine Zayana à 21e. |
Terminer son repas par un thé à la menthe, qui doit être « amer comme la vie, nouveau comme l'amour et sucré comme la mort » et le bonheur est alors total, dans la magie des odeurs, des couleurs, des objets du soleil, dans cette douce maison où règne une âme féminine exemplaire. |
L'Epicurien : 16 Place André Malraux (Rue du Grand Couvent). Réservation : 04 66 67 53 50. Hiver, le midi du Mardi au Samedi et le soir du Jeudi au Samedi – Eté : ouvert midi et soir du Mardi au Samedi. |
Philippe ROATTA |
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