« Le cœur incendié des jeunes Nîmoises »
Le 17 mai prochain, cela fera tout juste 50 ans que le matador El Cordobes réalisa dans les arènes une prestation historique. UNE A NIMES revient sur cette épisode qui a mis Nîmes a l’honneur.
17 mai 1964 ou le triomphe d’El Cordobès |
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Un des plus grands maestro de tous les temps a coupé à Nîmes et dans ses arènes estomaquées 4 oreilles, une queue et une patte. Avec pour spectateurs médusés, César Giron et Paco Camino, le phénomène taurin a combattu la grâce des toros de Don Felipe Bartolome sous la Présidence rare d’André Bazile. Pour celles et ceux qui étaient présents ce jour-là, ce fut une corrida unique en son genre. Elle a marqué toute une génération d’aficionados. Comme l’écrit Jacques Durand dans Libération, «Il emporte avec lui à Madrid le coeur incendié des jeunes Nîmoises qui, le jeudi suivant, apprenant qu'un coup de corne lui a ouvert le ventre et qu'il peut en mourir, s'effondrent en larmes dans les couloirs du lycée Daudet, où une minute de silence sera observée ». |
La Presse s’enflamme |
« El Cordobès connaît le grand triomphe », titre le Provençal du lendemain, un journal sans mot assez fort pour qualifier l’événement. « Un enthousiasme indescriptible », titre le Méridional le 18 mai. «Corrida historique », pour un Midi Libre choc ! Le journaliste n’hésite pas à employer des mots rares, décrivant une émotion « qui vous secoue jusqu’au fond de vous-même ». Il poursuit la description d’un torero « dont la présence et la puissance de la personnalité » ont conquis les spectateurs chanceux. |
Le phénomène mondial |
Vincent Bazile, fils du président de la corrida, avait 14 ans ce jour-là. Il regardait la course depuis le toril bas. « Je me souviens qu’il s’était fait enlever plusieurs fois au point de ne plus avoir de chaussures. Il avait un côté arrogant, provocateur… Il citait le taureau de loin, c’était un toréo de ceinture, une tauromachie atypique avec son fameux saut de grenouille ». Le public est resté à l’applaudir durant 10 minutes. |
El Cordobès a survolé les années 60 sur le plan tauromachique. Son courage, sa position par rapport aux toros, son poignet exceptionnel, son émotion dans les corps à corps constituent l’essentiel de son art. Par certains aspects, Sebastien Castella ressemble à ce style qui enthousiasme le public. Le style du Cordobès a fait débat car son toréo bousculait les codes classiques de la tauromachie de l’époque, avec notamment son célèbre saut de la grenouille. Après la mort de Manolete en 1947 dans les arènes de Madrid, il devient le matador pour lequel les spectateurs sont prêts à débourser des sommes folles. Il était question de 20 fois le prix du billet de corrida à Madrid sur le marché noir. L’une de ses dernières apparitions en 2000 voit l’un de ses toros sauter et tuer un spectateur à Albacete. Manuel Benitez Perèz est encore en vie aujourd’hui. Il est âgé de 78 ans. |
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