J’ai testé pour vous « Le Dé-K-lé »
Plus de 34 degrés à midi, le soleil est à son zénith. Avec mon complice du jour, je cherche un lieu nouveau pour déjeuner en ville soit sur une terrasse ombragée, soit à l’intérieur avec climatisation. Les ombrelles surplombent les têtes d’Asie. Les chaussettes blanches se voient à travers les nus pieds allemands. Les têtes en l’air et sur les cartes de la ville déambulent. Pas de doute les touristes sont là. Avec eux, les fans des Pink Floyd attendent de revoir David Gilmour aux arènes ce soir. Notre choix se porte sur le Dé-K-lé au 40 rue de la Madeleine, à côté du magasin d’Audrey Carbo. La terrasse est moins garnie que les autres. Que cela ne tienne, on entre. On opte pour le frais de l’intérieur. A nous deux 90 ans. On sent aussi bien que dans un EHPAD (Etablissement Hébergeant des Pour Personnes Agées Dépendantes) du côté de Saint Génies de Malgoires. Et plus on vieillit, plus les repas sont importants. Il prend la salade du jour (10 euros) : copieuse et bien présentée. La serveuse, peu assurée, liste les ingrédients sur un Post-it et se fait reprendre par l’un des trois associés, très attentif. J’opte pour « le grand Carpaccio de bœuf, pesto et Parmesan, jeunes pousses et frites maison » (13 euros). Couleurs et saveurs sont convoquées au Palais pour être jugées.
Attention « canicule »
Sa salade est belle et généreuse en couleurs. « C’est frais et bon » exprime avec un regard, façon Jeanne Calment sur le retour, mon partenaire de midi. Mon Carpaccio est appréciable avec ses frites maison. Je craque pour un verre de vin. Mon cardiologue me l’a prescrit. Un Pic Saint Loup à seulement 3 euros le verre. Il glisse tout seul comme dans une piste bobsleigh. J’applique les consignes « canicule » à la lettre. Ligne oblige, pas de dessert. Nous aurions pu prendre le Dé-k-lé à la framboise/ à la crème de marron (5 euros) ou le Dé-k-lé aux fruits frais (5 euros). La souriante femme blonde nous explique que le nom du restaurant vient sans doute de la : des desserts décalés. Le jeu de mots vient stopper mon interrogation. Je partais vers le continent africain pour chercher une signification. Incontinents, pas encore. Nous poursuivons par deux fois deux cafés. L’addition est raisonnable pour le midi à deux : 33,5 euros. Le cadre est très cosy. La décoration s’apprécie car elle est sans faute de goût. Des habitués semblent venir régulièrement à l’image de Camille, de la boutique « Chez moi ». Peu de touristes encore. Le restaurant ne demande qu’a prendre Dé-k-lé clients se sauront donner le mot. Jeu de mots, encore.
Le verdict des papilles est positif
A force de questionnements faussement intéressés, nous apprenons que l’affaire est gérée par 3 personnes : la femme avenante et blonde, Yann et David. Deux jeunes entrepreneurs qui se lancent dans l’aventure. Une cuisine simple, bon marché avec des produits travaillés « maison ». « L’un est mon fils et l’autre mon fils adoptif » déclame, très maternelle, l’une des patronnes des lieux. Il règne un parfum de bonne entente familiale, excepté les premiers pas de la jeune serveuse trahie par un doigt bandé par une blessure faite sans doute au travail. Plusieurs fois, on nous demande si cela se passe bien Les auteurs savaient-ils que j’allais commettre une critique ? La question se pose. Peu importe, le verdict des papilles tombe : on passe un bon moment digne des années du grand Julien Lepers de « Question pour un champion ». Les produits sont frais, le cadre est soigné et les prix pratiqués sont très raisonnables. Une raison d’y retourner en version « soirée ». Nous promenons nos 90 ans dans l’ombre de la rue de l’étoile. Je préférais celle de la rue Fresque (fraîche selon l’explication lue dans la Gazette de Nîmes du jour). Nous cherchons la fraîcheur. On regrette déjà celles des assiettes et celle de la salle de restaurant très calme. Les jeunes ont fait plaisir aux vieux nîmois que nous sommes.
Jérôme Puech
Le Dé-k-lé Adresse : 40 Rue de la Madeleine, 30000 Nîmes Téléphone : 04 66 28 91 71
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