L’ironie du désespoir
Sur l’écrivain Nicolas Rey, auteur d’un nouveau livre « l’amour est déclaré ». Il viendra à la rencontre de ses lecteurs lors du prochain salon de la biographie du 25 au 27 janvier à Carré d’art. Récit d’une belle rencontre.
Pour rencontrer Nicolas Rey, rendez-vous au salon de la biographie du 25 au 27 janvier 2013 à Carré d’art.
« Regarde ce piano, c’est là dessus que j’ai corrigé au bout d’une nuit de tapas avec Marion les épreuves de mon second roman, « Mémoire courte » » se rappelle en janvier 2010 Nicolas Rey en montrant le piano du Royal Hôtel. Marion Mazauric est son éditrice. L’essentiel de ses livres sont publiés aux éditions « Au diable vauvert » installées à Vauvert à côté de chez nous. Elle lui a proposé d’éditer « Mémoire courte ». Nicolas a répondu « chiche ! ». Marion a eu le nez creux. Le bouquin reçoit le prix de flore en 2000. En 2010, Nicolas écrit « Un léger passage à vide » pour se délester de ses années coke en stock, de ses mises aux verres et autres dépendances destructrices. Le livre est un succès immense, il en vend plus de 80 000 exemplaires. Ce mois-ci, il vient à la rencontre de son lectorat façon Amélie Notomb avec « L’amour est déclaré ». Il se raconte et raconte l’histoire d’un amour torturé avec la fille d’un grand acteur. Monsieur Google vous soufflera que Maud est en réalité Emma Luchini. |
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La rencontre étonnante |
Notre première rencontre se passe en 2000 dans la librairie de l’autre côté du boulevard Victor Hugo, en face du Royal. Il me signe son livre avec les banalités du genre. Je lis son livre, je le dévore. Le gars me parle comme si c’était mon pote. On a le même âge, déjà 40. Il écrit comme j’aimerai écrire. Nicolas manie l’ironie du désespoir avec un style unique. Janvier 2010, le salon de la biographie annonce la venue de mon pote qu’il n’est pas encore. Alors je provoque la rencontre en prétextant une interview pour la radio RAJE. Je viens avec ma garde du cœur, une jolie petite blonde, Géraldine, histoire d’éveiller ses instincts de séducteur. Et là la magie de la rencontre opère. L’interview est complètement décalée. Je démarre : « Tu n’en as pas marre de répondre à toujours les mêmes questions débiles des journalistes de Province ? ». Il me regarde interloqué. Une lueur au fond de son œil s’exprime. Il sort du gris de ses cheveux, de ses vêtements et du gris qui semble s’être lourdement abattu sur lui. |
« Il ne faut plus se quitter » |
Nicolas fait signe à son entourage qu’il va prendre son temps. Le temps de me répondre. Le temps de séduire Géraldine avec des phrases inouïes de type « Tu as de petits seins mais en les touchant je serai beaucoup plus près de ton cœur ». Le temps d’être le personnage déglingué de ses livres. En fait il écrit un livre tout en me parlant. L’auteur de mes livres préférés devient réel et cette réalité me bouscule dans une joie indicible. Il jure qu’il ne faut plus jamais se quitter. Un truc s’inverse. Je doute de sa sincérité. Ce doute s’estompe à chacun de nos rendez-vous non provoqués : au téléphone pour me dire qu’il descendra peut être à la féria, à la sortie d’un film projeté au festival de Cannes et lors de sa dernière signature à Vauvert en novembre dernier. Nicolas Rey n’est pas un ami mais j’adore le lire et j’aime nos rencontres sans promesse. Avec « L’amour est déclaré » Nicolas Rey est toujours le jeune homme cassé, lyrique, ironique, drôle, torturé,… Bref, je vous souhaite de vivre intensément la même rencontre littéraire et réelle. Soyez donc impertinent, provocateur et original quand vous le verrez le dos rond sur une signature ! Jérôme Puech |
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