Retours en enfance
Si la plupart des nîmois sont attachés à leur ville, c’est qu’ils ont des souvenirs de leurs enfances magiques : les jardins de la fontaine, les spectacles dans les arènes, les émotions au stade des Costières, les odeurs d’un endroit, le goût d’un bonbon ou d’une pâtisserie. Une à Nîmes a demandé à ses fans de nous raconter leurs meilleurs souvenirs d’enfance à Nîmes.
Christian Liger nous invite dans son fameux livre « Nîmes sans visa », aux éditions Robert Laffont, à replonger dans notre enfance « il faut aller à la source des choses ». Celle-ci se trouve aux jardins de la Fontaine. « Elle marque chaque étape de leur vie : c’est sur les allées du bas que les jeunes mamans viennent faire rouler leurs landeaux. C’est depuis les bancs de pierre, sous le regard des faunes, qu’elles surveillent les premiers pas de leurs bébés ». Il en est ainsi de Fanny (32 ans) : « je me souviens du fameux dimanche aux jardins de la Fontaine avec les chevaux à pédales ». Lionel évoque les tours de poney ou le rite qui consistait à nourrir les canards barbotant dans les petits étangs. Encore aujourd’hui, il suffit de se promener aux jardins de la Fontaine pour regarder les nîmois vivre la pièce du puzzle de leur vie. Comment alors ne pas penser à une célèbre publicité pour une assurance qui, en moins de 30 secondes, vous fait valser sur une musique classique tout en offrant sur un seul plan séquence l’évolution d’une vie ? |
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Le cœur du centre-ville battait fort en nous |
Un des plus beaux ouvrages écrit sur l’enfance vécue à Nîmes est sans nul doute « Pareil à des enfants » aux éditions L’imaginaire Gallimard écrit par Marc Bernard qui a reçu le prix Goncourt en 1942. « A l’âge de huit ans, je quittai la Croix de Fer pour aller habiter rue du Chapitre, dans une très vieille maison. Notre appartement se trouvait dans une cour étroite où, en toute saison, ne tombait qu’une lumière grise qui me glaçait le cœur ». Marie Morel fait écho à cette ambiance du cœur du centre-ville en rapportant les souvenirs de son mari : « A l'époque de ses 6 ans, vers 1977, habitant non loin de la rue St Castor, la fumée et les effluves de café, provenant de la torréfaction des Cafés Nadal, faisaient partie de ses réveils. Une douce odeur, inoubliable... Une odeur qui, encore de nos jours, embaume certains matins les rues de notre centre-ville ». |
Le souvenir par le goût |
L’enfance est généralement associée aux souvenirs doux d’une pâtisserie ou de bonbons dont on raffole. Ainsi Karine se souvient « des bonbons achetés sur le trajet entre la cantine de Capouchiné et l’école du Pont oblique ». Pour Mathilde, ce sont « les pâtisseries de chez Raymond » rue Jean Reboul qui retenaient toute son attention. Le commerce n’existe plus aujourd’hui. Ce sont aussi les souvenirs de visite chez le marchand de jouets. Le plus emblématique vient de fermer. Il proposait des jouets en bois rue de l’Aspic. Acheter un jouet pour faire plaisir à un enfant revient inéluctablement à se rendre dans une zone commerciale périphérique sans âme. Quel dommage. |
Le souvenir de l’événement |
Pour certains nîmois, les souvenirs s’accrochent aux lieux et à ce qui pouvait se passer à l’intérieur. Les arènes bien sur. L’enfance d’Anna a été marquée par « les jeux intervilles ». Muriel se souvient d’avoir défiler dans les arènes en 1967 en étant déguisée. C’était une tradition forte qui permettait de lancer la féria. En matière de sport, ce sont le stade Jean Bouin et ensuite celui des Costières qui ont marqué les souvenirs d’enfance de nombreux nîmois. « Je voyais ce Christian Perez déborder à toute vitesse à tel point qu’on l’appelait mobilette » explique Jean le regard dans le vague. Pour d’autres, c’est le but d’Abder Ramdane en avril 1996 lors de la demi-finale de la coupe de France remportée par Nîmes sur le rival de toujours Montpellier. « La liesse en ville était extraordinaire comme ce dimanche 12 juillet 1998 où les voitures faisaient le tour des boulevards avec des gens qui sautaient sur leurs toits ». La France venait de remporter la coupe du monde de football. |
« Et l’histoire d’une ville devient indissociable de l’Histoire de ces hommes et de ces femmes » écrit toujours Christian Liger à propos de Jean Paulhan et de sa famille dans « Cahiers de Jean Paulhan » aux éditions Gallimard. Jean Paulhan était un écrivain qui a du quitté Nîmes à l’âge de 12 ans. Toute sa vie il n’a jamais renoncé à parler de sa ville natale comme l’ont fait les nîmois, interrogés par UNE A NIMES témoignant d’une enfance aux souvenirs indélébiles. Ce sont aussi ces « Mistons » aperçus dans le petit film tourné à Nîmes à la fin des années 50 par François Truffaut et avec Bernadette Lafont. |
Jessica Julien : |
Ma mémé gardait toujours les miettes de pain et nous allions avec notre petit sac nourrir les pigeons sur l'esplanade... souvenir d'enfance et ensuite un tour de manège. |
Marie Morel : |
Je suis une Lyonnaise, amoureuse d'un Nîmois, je livre donc le meilleur souvenir d'enfance de mon amoureux. A l'époque de ses 6 ans, vers 1977, habitant non loin de la rue St Castor, la fumée et les effluves de café, provenant de la torréfaction des Cafés Nadal, faisaient partie de ses réveils. Une douce odeur, inoubliable... Une odeur qui, encore de nos jours, embaume certains matins les rues de notre centre-ville. |
Doo Douch : |
Le temps où en cour de sport au collège on faisait des courses d'orientation dans tout le jardin de la fontaine ....Seuls livrés a nous même , avec ce sentiment d'être libre ! |
Karine Angosto : |
Quand j'allais à la cantine du Capouchiné depuis l'école du Pont Oblique à pied... et que l'accompagnante nous achetait des bonbons à la boulangerie sur le trajet... que de choses qui aujourd'hui ont changé !!... plus d'école du Pont Oblige, si compliqué de faire déplacer des enfants, horreur d'acheter des douceurs aux enfants sans contrôle sanitaire...et aussi les concours de boules de mon papa le long du Jean Jaurès... et les pâquerettes du Jardin de la Fontaine que je ramassais pour m'occuper le temps d'une partie... alala là encore... y'aura plus tout ça. |
Mathilde Soriano-Lopez : |
Le Jardin de la Fontaine est le lieu de mon enfance, j'en connaissais tous les recoins grâce aux parties de cache-cache et les chutes sur le grand toboggan, le tourniquet, disparus maintenant, gaver les canards des restes de nos gouters, essayer de récupérer les pièces des superstitieux, se prendre pour une princesse dans le temple de Diane... Puis mon école de danse rue Emile Jamais où j'ai vite compris que je ne serai jamais danseuse. Le conservatoire de musique où j'ai passé la moitié de ma jeunesse, ce lieu n'a d'ailleurs pas changé, même odeur, même peinture délabrée. Mais le lieu qui m'émeut le plus en pensant à mon enfance est Juvenel, ce grand magasin où ma mère nous habillait. J'y ai tellement de souvenirs. L'achat de mes barrettes, mes petits bijoux, mes poupées puis mon premier soutien-gorge Cacharel. Toute une époque... La pâtisserie Raymond était ma préférée, j'y achetais tous mes goûters et admirais tous les gâteaux. J'arpente les rues de Nîmes depuis mes premiers pas et je rêve d'y faire mes derniers... |
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