Musée de la romanité : ce qu’en pensent les Nîmois
Parmi les grands projets de l’actuelle municipalité, le Musée de la romanité, dont l’ouverture est prévue en 2017, fait débat. Son coût (60 millions d’euros), son architecture futuriste, ses concurrents (Arles et Narbonne) interrogent. Une à Nîmes a donné la parole aux Nîmois pour connaître leur avis.
« 60 millions d'€ c'est cher payer pour des reliques du passé...il y aurait mieux à faire pour LA JEUNESSE », rappelle Genevieve Millaud. Le coût du projet interpelle non seulement les Nîmois mais aussi le conseil municipal de la ville, souvent qualifiée « d’endettée et contrainte par la fiscalité ». Lors du dernier débat budgétaire, l’élu centriste Jacky Raymond a interrogé le maire sur le financement incertain du projet par l’Etat. La ville a décidé d’octroyer une première enveloppe pour 2013 de 8 millions d’euros. Claire Exposito salue le projet de musée s’il fait bouger la ville mais souhaite que « l’accès soit gratuit pour les Nîmois » compte tenu de son coût pour les contribuables. |
---|
L’architecture futuriste |
Les architectes choisis sont Elizabeth et Christian de Portzamparc. Ce dernier a reçu le prix le plus prestigieux des architectes. Leur projet a séduit les élus car il propose une balade pour découvrir les 25 000 pièces qui seront exposées. L’entrée se fera par une ruelle habillée d’animations en 3D. Un immense jardin archéologique invitera les visiteurs à découvrir les vestiges de la romanité. Et puis un superbe belvédère végétalisé offrira une vue exceptionnelle sur les arènes. Sylvain Max aurait préféré « une architecture plus en rapport avec la romanité ». D’autres remarquent le même dialogue entre antiquité et modernité proposé par Norman Foster Carré d’art – Maison Carrée. Zeli Hihi n’est pas tendre avec le projet, n’hésitant pas à le qualifier de « centre commercial amélioré ». |
La concurrence avec Arles et Narbonne |
L’enjeu du Musée de la romanité est d’attirer à Nîmes davantage de touristes. Pour le maire, « le tourisme est le premier vecteur économique de la ville ». Le projet prévoit notamment la création d’un auditorium de 200 places. Mais face au musée Antique d’Arles et au futur musée régional de la romanité de Narbonne (prévu en 2015), comment le musée de Nîmes va-t-il se démarquer ? Pour Jean-Louis Verrier, il ne doute pas que « les touristes viendront plus nombreux dépenser leur argent à Nîmes ». Il pense que du coup les touristes resteront plus longtemps ici. Max Trives propose carrément de revenir sur le projet, préférant un centre de congrès et une salle de spectacle, laissant à nos villes voisines le soin de poursuivre l’identité romaine. |
Au centre du débat des municipales ? |
La poursuite ou non du projet de musée de la romanité sera une des questions centrales des prochaines municipales de mars 2014. Tous semblent s’accorder avec le maire sur la nécessité de gommer la verrue de l’îlot grill, emplacement du futur musée. L’ambition architecturale est posée. Elle est prestigieuse et promet d’être tout aussi attrayante que Carré d’art décrié il y a tout juste 20 ans. Reste l’opportunité de s’engager dans un projet coûteux avec des incertitudes sur la maîtrise des coûts et l’apport des partenaires publics. Alors que certains prendront plaisir à démolir le projet en cours, la ville posera la première pierre à l’automne prochain. Jérôme Puech |
Plus de renseignements (voir la vidéo sur le musée) : www.nimes.fr Le débat sur notre page Facebook |
Lalla Berkane : |
Je pense qu'avant d'accueillir des touristes en nombres, faisons en sorte de les attirer dans une ville qui leur donne envie de revenir. Il faut rendre plus attractif le centre-ville au lieu de favoriser les zones commerciales. J’aurai préféré que l’argent aille à la rénovation du musée du boulevard Courbet. |
Roland Leblond : |
Avec la conjoncture actuelle, un musée, ça peut attendre.... Ce serait vraiment jeter l'argent par les fenêtres.... On ne va pas dépenser 60 millions de plus pour un musée où on verra trois pierres tombales de Romains inconnus. |
Olivier Vaillant : |
J'ai comme l'impression que pour le Musée de la Romanité, ce sera le même scénario qu'avec d'autres grands projets nîmois... Très critiqués, beaucoup de bâtons dans les roues, mais au final pas mal appréciés et beaucoup fréquentés : cf. Ville Active, Nemausa, Carré d'Art, TCSP... Alors attendons de voir le "produit fini". |
Fanny (bénévole dans une association de reconstitution gallo-romaine) : |
Nîmes, c’est la Rome française avec un flux de touristes que nous n’arrivons pas à garder. Donc il faut espérer que le musée pourra inciter les touristes à rester plus chez nous. Cela passe inévitablement par des animations avec des rassemblements d’archéologie vivante. |
Sylvain Max : |
J'ai déjà une pierre tombale romaine incrustée dans la façade de ma maison Ce qui me gêne c'est la normalisation de ces bâtiments ... ras-le-bol des parallélépipèdes en verre et acier ! J'aurais préféré une architecture plus en rapport avec ... "la romanité", non ? |
Suivez-nous sur les réseaux sociaux