L’empreinte cévenole
L’automne et le froid s’installent peu à peu dans la cité des Antonins. C’est le moment de l’année où Nîmes semble si proche d’une de ses racines ténues : les Cévennes. Un écrivain nous confie en toute intimité le carnet d’une de ses balades intitulé : Nîmes, la presqu’île cévenole.
"Les Jardins de la Fontaine. Là, le cortège des marronniers le long du canal et de la grande allée est semblable à celui des châtaigniers de Mialet..."
J’ai tant voyagé que de retour à Nîmes, j’aimerais retrouver en elle un peu de ces villages cévenols d’où l’on ne repart jamais, car ils correspondent au lieu désiré. Et en effet, en chemin vers l’Ecusson, on peut s’égarer dans des endroits, des petites rues, dont le silence profond nous rappelle subitement un coin de Cévennes. |
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Ainsi, en remontant les maisons portant un numéro pair de l’avenue Jean-Jaurès, acceptant de détacher mon regard de la Tour Magne, je découvre, au travers des platanes, une autre tour, une tourelle semblable à celles des bastides du piémont cévenol, vers Saint-Hippolyte-du-Fort, là où en fonction de la politique et de la religion, le mas paisible pouvait devenir une ferme fortifiée pour faire la guerre. |
Et puis ce sont les Jardins de la Fontaine. Là, le cortège des marronniers le long du canal et de la grande allée est semblable à celui des châtaigniers de Mialet : il est l’écrin qui enferme un mystère qui le dépasse. A Nîmes, c’est celui de la fontaine aux pieds du temple de Diane et de sa source qui se dérobe. A Mialet, c’est le musée du Désert et les passages secrets du Mas Soubeyran. |
Ensuite, ressorti des Jardins, parce qu’on n’a pas voulu prendre les quais ventés, je remonte le long tunnel de la rue Grétry. Le ciel presque disparu, les façades austères et aveugles, me voici tel un personnage de conte arabe transporté subitement en un autre lieu. Anduze ou Sauve peut-être, là où certaines journées d’automne ou d’hiver sont comme si le monde venait à peine de commencer, dans l’attente des premiers hommes. |
Au débouché de la grande rue, je bifurque vers la place d’Assas, secret centre de gravité de la ville. Sur la petite butte et sous les oliviers, comme à Monoblet, l’on est entre garrigue et forêt ; sur la frontière entre le Nord et le Sud. Et l’on ne sait plus si la statue du petit homme qui lit et semble nous conter une légende, est celle d’un poète méditerranéen ou bien d’un conteur cévenol. |
Alors à la fin, je quitte la pointe nîmoise sans avoir pu en atteindre le bord et par la route de Sauve, je remonte vers le continent des Cévennes. Cette ascension est en fait une plongée, comme si les fougères de l’Aigoual vers lesquelles je vais, s’assemblaient déjà pour former l’eau verte d’une source mystérieuse. Olivier Marc Edesse |
La littérature |
« Voyage avec un âne dans les Cévennes » de Robert Louis Stevenson est le livre de référence pour les amoureux des Cévennes. D’autres écrivains ont écrit en évoquant les Cévennes comme André Chamson ou Ferdinand Fabre. Je vous conseille de lire l’ouvrage de Michel Boissard « Jean-Pierre Chabrol, le rebelle » aux éditions Alcide – biographie littéraire de l’écrivain cévenol. |
Religions |
Les Cévennes sont une terre historique du protestantisme. La guerre des camisards entre protestants et catholiques (en 1702 et 1705 puis jusqu’à la révolution) a été un épisode douloureux. Les protestants de Nîmes sont allés se cacher dans le maquis cévenol, le désert. |
La nourriture |
Châtaignes, oignons doux des Cévennes, pélardons, champignons et cèpes, pommes reinette sont quelques-uns des éléments de l’identité culinaire cévenole qui inondent nos assiettes nîmoises. |
Economie et tourisme |
Les Cévennes ne vivent plus que du tourisme vert auquel l’annonce du classement au patrimoine mondial de l’UNESCO du Causse-Cévennes pourrait donner un souffle nouveau. Des Nîmois y possèdent encore des maisons secondaires et des terres de famille. |
Le caractère |
Par le passé, beaucoup de Cévenols sont venus vivre à Nîmes essentiellement pour pouvoir travailler. Un de leurs traits de caractère se retrouve ainsi chez le Nîmois : réservé, entêté ou persévérant, taiseux, peu ouvert mais capable d’une grande générosité une fois la communication établie. |
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