krAzy spAce: âmes sensibles s'abstenir … Ou accourir !
Une mise en scène diabolique et feutrée à la fois, dans une villa somptueuse (route de Sommières) prêtée pour l'occasion, a tout de suite donné le ton d'un spectacle qui se voulait expressif mais pas angoissant. Julien Espeisse, petite gueule d'ange nous attend tête baissé caché sous sa capuche se balançant étrangement au son d'une musique caverneuse. Soudain il lève la tête, des yeux pervers rivés sur le public, se lève et envoie un flow rageur et envoûtant.
Qu'est-ce que vous pouvez me dire sur l'EP que vous présentez aujourd'hui sorti le 25 novembre ?
Pour résumer, tout tourne autour de la thérapie. En fait je suis gravement malade (rires). Si j'ai des hésitations parfois c'est parce-que plusieurs personnalités passent en moi au même moment et je ne sais pas laquelle choisir. J'essaie de me soigner à travers cet EP, j'espère que je vais y arriver dans le prochain épisode (rires) mais en tout cas aujourd'hui ça a été une date super, conceptuelle. J'ai été bien guidé par Paloma sur comment gérer l'ambiance autour de l'EP. Ils ont bien compris ce que je voulais faire et ça a été un bel échange et je suis vraiment content que vous ayez été là pour voir ça. J'espère que tout ça va durer encore un petit peu.
Tout au long de l'EP, c'est un personnage qui arrive dans une salle de psy et qui ne sait pas vraiment ce qu'il a. On le découvre au fur et à mesure que le psy sonde le patient et plus les pistes avancent, plus on tombe dans les abysses. La 1ère piste est plutôt dynamique et enjouée et présente le personnage tel qu'il est. On rentre ensuite dans une sorte d'hypnose où on commence à se sentir oppressé pour arriver à la 3ème piste « Who's Gonna » en fait « Who's gonna rape you first » (qui te violera le premier) où on atteint le malsain.
Il est beaucoup question de sexe dans les textes
Je ne dirais pas de sexe mais plutôt de relations sentimentales difficiles. Le personnage a été brisé par ça et c'est ce qui ressort beaucoup dans les textes. Certains doivent être pris au second degré. Le personnage en veut beaucoup aux femmes d'où sa colère. La musique se pose comme un exutoire. Je la compare à une drogue qui permet de s'apaiser, d'évacuer ce qu'il y a à l'intérieur.
Pourquoi le choix de rapper en anglais ?
Je suis fan de hip-hop américain et je trouve que la langue anglaise s'y prête bien. Les mots sont plus courts, les « r » ne sont pas appuyés. On peut faire passer beaucoup plus d'émotions. Je suis fan d'Eminem et Kanye West. Je trouve qu'ils apportent quelque chose de différent.
Vous mélangez plusieurs genres musicaux comme l'électro et la soul. Est-ce pour refléter la couleur du personnage ?
C'est surtout pour essayer de faire évoluer le rap. Je ne fais pas du hip-hop à proprement parlé mais plutôt du hip-hop alternatif sinon on tourne en ronds. Je ne veux surtout pas avoir d'étiquette. Je veux prendre le temps de trouver ma couleur musicale, mon identité.
Pourquoi Nîmes ? Est-ce une démarche spontanée ou calculée ?
C'est spontané. Nîmes est ma ville de naissance, c'est là que j'ai commencé à faire de la musique de manière sérieuse mais j'ai passé un an en Louisiane où j'ai subi beaucoup d'influences positives. A mon retour j'ai écris une mixtape.
Vous avez fait une école de musique ?
Non pas du tout, je me suis formé tout seul à l'oreille et de manière passionnée. Je ne joue pas d'instruments en particulier. Je compose tout chez moi à partir de samples, d'enregistrements midi.
Qu'est ce qu'on peut vous souhaiter ?
Bon courage (rires), du bonheur, de la musique.
Julien était accompagné de :
Romain au clavier
Teddy à la batterie
Aimeric à la voix back et DJ
Francesca Lopez-Gilli
Plus d'infos :
1 : Extended Play : Format musical plus long qu'un single mais plus court qu'un album.
Suivez-nous sur les réseaux sociaux