David, un belge qui la frite
Voilà une personnalité et un parcours atypiques, débarqué à Nîmes en juin dernier ! Nombreux doivent être ceux qui se posent la question de savoir qui est réellement derrière ce fameux belge, dont l'enseigne noire-jaune-rouge agrémente le Victor Hugo depuis quelque temps... Est-il vraiment belge ? Est-ce simplement un gérant pour une chaîne ? Ses plats ont-ils réellement un lien avec la Belgique ? Pour vous, "Une à Nîmes" a poussé la porte de cet établissement pour en savoir plus.
Sa voiture pour logement
En réalité, la mine enjouée et pleine d'humour du tenancier des lieux cache une belle histoire, empreinte de souffrances et de défis. David est originaire de Waimes, près de Liège en Belgique. Parti à Marseille en 2003 pour se faire soigner d'une pancréatite, il a ouvert un premier resto qui fonctionnait plutôt bien. Il perdit tout suite à une séparation difficile et se retrouva SDF, logeant dans sa vieille Ford Fiesta de 300.000 km au compteur.
"Comme j'ai une prothèse à la hanche, je devais dormir assis car il m'était impossible de trouver une bonne position avec les sièges mis en couchette", tient-il à préciser.
Mais il y croit, et trouve du réconfort dans la religion en priant tous les jours : contre un coup de main, il promet à Dieu de tout faire pour s'en sortir.
Comme il écrit des chansons pour quelques potes artistes, ces derniers le prennent en charge et l'aident à remonter la pente. Le coup de main était là... C'est ainsi que le projet du resto "Chez l'belge" voit le jour, et que sa marraine n'est autre que Desireless, d'ailleurs présente le 7 février dernier pour une pendaison de crèmaillère ! C'est sans doute en hommage à ces artistes que la déco leur fait honneur.
Mais David n'y va pas par quatre chemins :
"Le lancement du resto est plus difficile que prévu. Car même si le succès est au rendez-vous, les clients préfèrent les plats d'appel à petit budget et la marge n'est pas suffisante pour couvrir les frais. Puis, au lancement en octobre dernier, j'ai voulu donner une chance à des gens qui en avaient besoin mais ils n'ont pas été corrects avec la caisse."
Du coup, David ne dort que 5 heures par nuit. Il assure le service en cuisine tout seul avec son unique employée ch'ti qui s'occupe de la salle. "Je suis conscient que ce n'est pas suffisant, mais pour l'instant je dois me renflouer et je n'ai hélas pas les moyens d'embaucher."
Du coup, le service en pâtit un peu et les plats commandés se font parfois attendre. Mais heureusement la qualité, la fraîcheur et la saveur sont au rendez-vous !
"Presque tout vient spécialement de Belgique, d'un fournisseur anversois. Car ici des fricadelles on en trouve pas, et les pommes de terre bintjes ne sont pas les mêmes que chez nous. Puis je voulais aussi de vraies sauces belges, comme celles de la William."
Et je vous le certifie au nom de mes origines : même les installations sont 100% conformes à celles qu'on trouve dans les friteries belges, et les frites sont cuites dans deux bains d'huile différents.
Une promesse à Dieu
David a fait la promesse à Dieu de se battre jusqu'au bout pour pérenniser son établissement parmi la resto-sphère Nîmoise. Sa personnalité, l'authenticité du concept et la qualité de ses produits ont pleinement leur place à Nîmes. Alors, si vous voulez vous dépayser un peu de nos Arènes avec une bonne dose de belgitude, rendez-vous "Chez l'belge" au Victor Hugo : armés d'un peu de patience, vous en aurez pour vos papilles !
Olivier Vaillant.
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