Comment est née la féria ?
La Féria de Nîmes est née le 5 mars 1952 dans une salle au-dessus du bar Le Napoléon, boulevard Victor Hugo. Cette création s’inscrivait dans de nouvelles dispositions législatives débattues à Toulouse lors du 36ème congrès de la Fédération des sociétés taurines de France : la loi « Ramonory-Sorbet » du 24 avril 1951 autorisait officiellement les courses de taureaux dans les villes de tradition taurine.
Les créateurs
A Nîmes, les clubs taurins sautèrent donc sur l’occasion. Le 5 mars 1952, le cercle taurin nîmois, le club taurin « Lou Ferri » de Saint-Césaire, l’Union taurine nîmoise, l’Aficion cheminote nîmoise et les Amis de Toros se réunirent pour créer un comité d’organisation présidé par le Docteur Jean Lauret et définir les contributions de chacun.
Le clin d’œil à Mistral
Le Président de la Chambre de Commerce, Pierre Gamel, donna le nom de la fête : la Féria. La fête et le 37ème congrès de la fédération des sociétés taurines de France pouvaient avoir lieu. Nîmes fût choisie pour avoir organisé une corrida de protestation en présence de Frédéric Mistral. Alors que l’Etat interdisait la corrida, le maire Emile Reinaud en avait organisé une le 14 octobre 1892 avec le soutien du félibre. Et puis l’amphithéâtre se prêtait idéalement à ce genre de spectacle. Une course libre eut lieu le samedi et deux corridas le dimanche et le lundi lors du week end de Pentecôte 1952.
Les plus marquantes
Difficile de résumer 60 ans de féria en quelques lignes. Cependant, les moments les plus marquants furent la corrida de Luis Miguel Dominguin en 1959 sous les yeux de Pablo Picasso et de Jean Cocteau*. Au patron du Cheval Blanc qui interpelle Picasso allant aux arènes : « Combien serez-vous à dîner après la course ? » Picasso répond : « Un Picasso et 50 pique-assiette ». La corrida mythique du Cordobès le 17 mai 1964. Il coupa les oreilles, la queue et une patte (cf. Une à Nîmes n°7). Les débuts de Nimeno II en 1975 (cf. Portrait de J. Teissier en page 11) et son mano à mano avec Mendes contre les Guardiola. Enfin, côté paillettes, il faut signaler le mariage d’Yves Mourousi lors de la féria de septembre 1985 (cf. Une à Nîmes 11).
Fort du succès de cette manifestation, la Mairie organise cette fête depuis 1955. Depuis 1978, une petite sœur est née, la féria des Vendanges. Elle se déroule chaque troisième week-end de septembre. Plus intimiste, elle demeure plus conviviale et plus appréciée des Nîmois.
Jérôme Puech |
"Un Picasso et 50 pique-assiettes" répond Picasso. |
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