"C'est la faute à ma soeur"
Lui qui se rêvait maquignon à l’âge où l’on joue encore aux billes et qui s’est vu rapido remis dans le droit chemin par son policier de père, directeur de la PJ à Montpellier a, à la cinquantaine sonnante, réalisé son rêve : il est devenu éleveur de toros de combats. Un choix qui l’a conduit d’abord à s’essayer chez Fernay, du côté d’Arles, puis à voler de ses propres ailes. Voler, oui, mais pas question de se poser n’importe où : l’atterrissage ce sera dans le saint des saints, en Andalousie. Là où la mémoire et les savoirs se conjuguent pour donner le meilleur à la passion ganadera. Ni de faire n’importe quoi : pour réussir son pari, il s’appuie sur des lignées de prestige qui ont pour nom Marquis de Domecq et Juan-Pedro, et leurs marques d’appel, Jandilla, Daniel Ruiz ou encore Victoriano del Rio. Dans son campo aux deux fincas, Pedre Charra y Garlochi pour les vaches braves et La Nava pour ses machos, Jean-Marie Raymond aime se souvenir de son parcours et de son passage dans l’association Arte y Toro; son bonheur avec les toros, il l’a construit pas à pas. Avant d’être éleveur, Jean-Marie Raymond a eu plusieurs vies. Et pas des plus simples. Comme son père il a d’abord été flic. A la direction du renseignement, en poste à Paris puis à Sarrebruck dans les années soixante-dix, il est chargé de surveiller Baader, sa bande, et leurs visées terroristes. Puis, il rejoint l’Evêché à Marseille. Son pain quotidien de fonctionnaire de police ? le crime organisé, les milieux de la nuit, les jeux, drogues et trafics divers. Un incident de service, en forme de balles de gros calibre, comme il le dit avec pudeur lui coûte un bras. Et bousille sa carrière. Résultat : une fois tiré d’affaires, il lui a fallu penser reconversion. Il crée alors avec sa sœur Marie le Groupe Bowling Star, aujourd’hui leader européen des bowlings. Il partage son temps entre Marseille, Séville et son campo andalou. Muchas gracias Ryanair ! aime-t-il plaisanter. Et merci sa sœur surtout ! C’est à elle, qu’il doit d’avoir posé le pied en terre ganadera, à l’occasion de ses cinquante ans lorsque, à partir d’une boutade, et en associant des amis pour son cadeau d’anniversaire, elle lui achète un semental et vingt vaches de chez Fernay. « Ce jour-là, il a fait un beau soleil, de gros orages, pluies, grêles, et soleil à nouveau », se souvient-il. Il y a vu comme un signe. L’aventure était lancée…
(ses toros sont présents à la novillada du vendredi matin de la Féria de Pentecôte à Nîmes…) Pour en savoir plus : lire la suite dans le magazine Planète corrida de mai/juin. |
Avant d'être éleveur, Jean Marie Raymond a une plusieurs vies. |
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