Une herboristerie bien implantée
Connaissez-vous l'herboristerie St Paul ? Cachée derrière l’église du même nom, elle fait partie des dernières de France. Une fierté nîmoise.
Origines |
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Installé depuis l’âge de 24 ans à Nîmes, Jacques-Henry Lagoutte, pharmacien du Lot-et-Garonne, est passionné par la phytothérapie et la pharmacopée traditionnelle ( l’art de préparer les médicaments). Voilà pourquoi vers l’âge de 40 ans il décide d’ouvrir sa boutique afin de partager ses connaissances avec le plus grand nombre. Dans une boutique qu’il n’aura jamais déménagée tout au long de ces années ! |
Une certaine manière de faire |
Bien qu’un peu inquiété par une récente législation européenne qui favoriserait le marché des grands laboratoires de plantes, Jacques-Henry Lagoutte sait qu’il peut compter sur une clientèle fidèle. Il n’y a qu’à l’écouter s’intéresser à chacun de ses visiteurs ! Prendre le temps de les questionner, de savoir dans quel contexte ils viennent quérir son aide, c’est ainsi qu’il travaille. Il le dit d’ailleurs lui-même : « Si les gens ont un souci, ils viennent me voir. Nous discutons ensemble et nous trouvons une solution personnalisée. » |
Il est à ce propos outré de la manière dont on s’occupe des malades de nos jours. « Une dame vient me voir après avoir consulté de nombreux spécialistes et fait toutes sortes d’examens. Elle se plaignait de douleurs abdominales et de remontées acides. Je lui ai alors demandé de quoi elle se nourrissait. De yaourt et de miel exclusivement m’avait-t-elle répondu. J’étais éberlué ! Il est tout à fait normal d’avoir de tels symptômes avec ce genre d’alimentation ! Personne ne lui avait posé cette question toute simple, on l’avait directement envoyée faire une batterie de tests ! Quelle ineptie ! » |
Jacques-Henry est contre le marchandising, contre cet esprit de vente à tout prix qui caractérise notre société. Preuve en est qu’il ne veut pas faire de publicité particulière pour ses produits. Il a pourtant sa propre ligne de médicaments, des gélules et autres comprimés de plantes recalibrés selon ses souhaits car il trouve parfois ceux des grandes marques trop ou trop peu dosés. « Je suis content si les gens ne reviennent pas me voir, cela signifie que ce que je leur ai donné les a guéris ! » Mais ils reviennent, car justement ils ont été soignés et savent qu’ils peuvent se fier à cet amoureux de la nature ! |
L’avenir |
Quand on lui parle de prendre sa retraite, le visage de cet homme de 65 ans s’éclaire d’un sourire ! « Tant que je pourrai exercer ce métier qui me passionne, je le ferai ! » Il faudra d’ailleurs trouver un ou une pharmacien(ne) spécialisé(e) en phyto pour prendre la relève car les herboristes à proprement parler n’existent plus, du moins leur diplôme. « Une énigme de l’après-guerre ! Le Conseil National de la Résistance de 1945 a radié tous les arrêtés pris par le Maréchal Pétain sauf celui-ci ! En effet, il avait été décrété que le diplôme d’herboriste n’existerait plus et que seul un pharmacien ou un herboriste ayant eu son diplôme avant 1941 pourrait désormais tenir une herboristerie. Pourquoi n’est-on pas revenu sur cette décision ? Un mystère que je n’explique toujours pas à ce jour ! » Mais le petit carillon d'entrée résonne, interrompant ainsi Jacques-Henry, qui lancé sur un de ses sujets de prédilection pourrait vous conter mille et une autres anecdotes ! |
Ce petit magasin plein d'un charme d'antan saura ravir tous ceux qui se soignent par les plantes et même convertir les plus farouches détracteurs ! Passez la porte, vous verrez par vous-mêmes ! |
Emeline Majorczyk
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