LES NIMOIS http://uneanimes.fr Exilés ou encore habitants de notre belle cité, ils nous parlent de Nîmes et pourquoi ils l'aiment tant. daily 1 2012-09-30T03:58:26Z « Une parenthèse enchantée » http://uneanimes.fr/les-nimois/une-parenthese-enchantee C’est en ces termes que Céline Gaudin-Rousseau qualifie son séjour de 6 mois au Chili avec sa famille. La responsable communication de Paloma nous raconte sa vie à Santiago, loin de Nîmes. Céline Gaudin-Rousseau, responsable de la communication de la Scène de Musique ACtuelle Paloma, a décidé de partir 6 mois vivre à Santiago (Chili). Céline est âgée de 37 ans. Elle est mariée et maman d’un petit garçon, Elliot qui a eu 6 ans au Chili, justement. Elle raconte sa vie Outre-Atlantique dans un pays où les français sont appréciés. Entre similitudes et différences, elle compare sa vie avec celle de Nîmes et sa région.

 

Une à Nîmes : pourquoi tu as décidé de vivre au Chili avec ta famille ?

 

Céline Gaudin-Rousseau : mon mari, Antoine, qui est chercheur en mathématiques, a eu l’opportunité de partir en tant qu’expatrié 8 mois au sein de l’institut public qui l’emploie, Inria. Cela faisait 4 ans qu’il partait quelques semaines tous les ans là-bas pour initier des collaborations et suivre des projets. Il revenait chaque fois très enthousiaste sur la vitalité du pays, la beauté des paysages, l’optimisme et la convivialité de ce peuple. Notre fils entamait sa dernière année en maternelle, et de mon côté après 4 ans à Paloma, je pouvais quitter le navire quelques mois sans trop de culpabilité : nous avions le sentiment que c’était le bon moment.

UAN : après quelques semaines, est-ce tu regrettes ce choix ?

 

C. G-R : absolument pas. Nous avons une chance folle et je la savoure pleinement. Nous apprenons tous les trois l’espagnol (notre fils est à l’école chilienne), nous voyageons dès que nous le pouvons les week-ends ou pour de courtes périodes de quelques jours. Nous avons le sentiment de vivre une « parenthèse enchantée » et le Chili est un cadre vraiment formidable pour cela.

 

UAN : quelles sont les choses à voir, à vivre au Chili ?

 

C. G-R : Santiago bien sûr, sans se limiter aux quartiers « riches » : le funiculaire du cerro San Cristobal avec sa vue imprenable sur la ville et sa piscine de la taille d’un lac, le musée d’art pré-colombien que j’ai adoré, le Barrio Italia, quartier des brocanteurs, qui recèle, au détour de ses patios discrets, de nombreuses boutiques branchées et de délicieux restaurants. Valparaiso ensuite, sa baie, son port, ses 42 collines aux maisons multicolores : un lieu mythique qualifié de joyau du pacifique. Je recommande également Pucon et la région des lacs. Pour les amateurs de sports (trekking, escalade, kayak, etc.) au milieu de somptueux paysages volcaniques, c’est une région incontournable. L’île de Pâques, ce confetti mystérieux du bout du monde. L’île de Chiloé, dont les églises en bois sont classées au patrimoine mondial de l’humanité. Et puis bien sûr le légendaire désert d’Atacama, qui à la faveur d’une altitude élevée et d’un ciel très pur, est le lieu sur terre disposant du plus grand nombre de télescopes, ce dont les chiliens sont très fiers. La Patagonie enfin et plus exactement le parc « Torres del Paine », qui constitue de l’avis de tous les voyageurs, la destination la plus dépaysante du Chili : la nature s’y déploie avec force entre les contours bleutés des glaciers, des pics déchiquetés qui s’enfoncent dans la mer, des colonies de manchots, les steppes volcaniques peuplées de gauchos,…

 

UAN : comment faut-il s'organiser lorsque l'on décide de partir à l'étranger comme cela ?

 

C. G-R : avant de partir, il faut juste accomplir les formalités standard : demandes de visa, vérification des vaccins pour les enfants, mise en ordre de la maison qu’on laisse pour quelques mois… Il faut un peu anticiper ce qu’on mettra dans les valises car le coût de vie pour les expatriés dans les quartiers d’affaire est sensiblement le même qu’en France, donc tout racheter peut coûter cher. En revanche, inutile de s’équiper de matériels de sport ou de camping volumineux : il y a tout sur place ! A Santiago, il existe un centre commercial dédié uniquement au sport avec immense mur d’escalade, vague artificielle qui permet d’apprendre à surfer, mini-marina avec des bateaux, etc. Sur place, nous avons bénéficié pendant quelques jours des services d’un « relocation agent », via Inria, qui nous a beaucoup aidés à trouver un logement, une école formidable pour Elliott dans un quartier accessible en transport, proche du travail d’Antoine, etc. Cela a grandement facilité et accéléré les démarches sur place d’autant qu’elle nous a briefé sur toutes les formalités administratives et les particularités culturelles. Bref, un service qui apporte un vrai confort et un gain de temps substantiel.

 

UAN : comment sont perçus les français ?

 

C.G-R : les français sont nombreux et bien intégrés. Nombre de chiliens sont très fiers de leurs origines européennes et ils sont donc très accueillants à notre égard. L’alliance française est une école extrêmement cotée car faire ses études en français est synonyme de qualité (il faut dire que le système éducatif chilien public a très mauvaise réputation). Par ailleurs, la France est un pays qui a su accueillir un grand nombre d’opposants réfugiés durant la dictature de Pinochet. Cette politique étrangère humaniste et solidaire porte encore ses fruits aujourd’hui et de nombreux chiliens en gardent une trace vivace, empreinte de gratitude vis à vis de notre pays. J’aimerais que le souvenir de cette fraternité appelle à une autre politique aujourd’hui envers les peuples en proie à la dictature et aux persécutions…

UAN : est-ce que Nîmes te manque ?

 

C. G-R : oui, bien sûr. La qualité de l’air me manque (Santiago est très polluée) ! Les gens surtout. Les chiliens sont, comme le note Isabel Allende dans « Mon pays réinventé», l’un des rares peuples d’Amérique du Sud qui ne se met pas à danser spontanément lors des fêtes. Ce sont des gens qui aiment la loi, l’ordre et qui sont plutôt réservés. A l’opposé de l’image picaresque et extravertie que l’on associe à l’Amérique du Sud. Le côté expansif des nîmois me manque donc beaucoup quand je suis d’humeur à faire la fête ! La diversité culturelle me manque également : le pays dispose de très peu de lieux de création référents dans le domaine du spectacle vivant, à l’instar du Théâtre ou de Paloma, et l’offre culturelle à Santiago est très limitée comparativement au nombre d’habitants et à la taille de la ville. Nous avons souhaité à aller à Lollapalooza, le festival de musiques actuelles le plus connu d’Amérique du Sud et la place pour 1 soir et pour 1 personne était à 130 euros ! Y compris pour les enfants ! Quand on sait que le salaire minimum au Chili est d’environ 200 euros… Encore un marqueur du libéralisme forcené dont le pays est l’emblème et de ses profondes inégalités. Nous avons renoncé. Pour cela et pour beaucoup d’autres raisons, le festival This is not a love song, qui fait désormais partie du paysage de Nîmes, me manque : les nîmois peuvent savourer leur chance d’avoir un festival d’une telle qualité, porté par un établissement public, à un tarif aussi bas.

 

UAN : Y a t-il des similitudes entre Nîmes et le Chili ?

 

C. G-R : très peu, hormis une tendance à savourer le « pisco » avec autant d’ardeur que le pastis ! Si l’on reste sur les similitudes culinaires : l’amour de la bonne viande grillée autour de grands barbecues entre amis... Plus généralement : un ancrage territorial fort, avec certaines traditions héritées d’Espagne, un lien particulier aux chevaux et aux taureaux qui ont façonné les imaginaires et les territoires. Les chiliens sont toutefois bien plus conciliants et patients que les nîmois : ils ont un flegme à toute épreuve. Ah si, j’oubliais, une autre similitude de comportements : le machisme (même si certains argueront que le Chili, lui, a su élire une femme présidente).

 

Propos recueillis par Jérôme Puech

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No publisher Puech Jérôme 2016-04-15T14:06:49Z Actualité
« Je réalise mon rêve ! » http://uneanimes.fr/les-nimois/je-realise-mon-reve Romain Collet-Gaudin est un journaliste sportif. Ce Nîmois de 28 ans commente les matches de football et interview les plus grandes stars du ballon rond. Depuis Londres, il explique son métier avec passion. Quelques jours après la rencontre du 9 mars entre Chelsea et le Paris SG en 8ème de finale de la ligue des champions, Romain Collet-Gaudin a encore des étoiles dans les yeux. Le journaliste sportif, originaire de Nîmes, a assisté aux conférences de presse et au match en tribune de presse, à quelques mètres seulement des joueurs du Paris Saint Germain. Il travaille pour une société appelée Perform Group ou pour la chaîne PSG TV.  Une à Nîmes l’a interviewé par téléphone.

 

Une à Nîmes : comment tu es devenu journaliste sportif ?

Romain Collet-Gaudin : J’ai d’abord voulu devenir un joueur de football professionnel. J’ai joué au Nîmes Olympique jusqu’en moins de 16 ans. J’évoluais avec Adil Hermach ou Nabil El Zhar. Puis sans doute à cause d’un physique trop fluet, j’ai du arrêter et penser à une autre voie. J’étais élève au lycée Daudet. J’ai enchaîné par une prépa avec Luc Simula comme professeur. J’ai fait une école de gestion à Paris puis j’ai passé un master de journaliste à l’Ecole Supérieure de Journalisme, toujours à Paris. Depuis décembre, je vis à Londres grâce à mon premier contrat en CDI en tant que journaliste. Auparavant, j’ai travaillé pour plusieurs médias en France dont Canal Plus et Eurosport. Je suis passé d’acteur à observateur de football. J’ai commenté déjà près de 300 matches dont 130 à Canal Plus. .

 

UAN : qu’est ce qui te fait vibrer dans ce métier ?

R.C-G : La sensation de réaliser un rêve. Dans mon enfance passée à Nîmes, je rêvais d’être aux côtés des plus grands joueurs de football comme ceux du PSG. C’est le cas aujourd’hui lorsque j’interview Zlatan ou des joueurs des grandes équipes européennes. Je vibre lorsque je suis au bord du terrain pour commenter les matches un peu comme Laurent Paganelli sur Canal Plus. Je suis heureux de me retrouver en conférence de presse avec Laurent Blanc. Je voyage sans cesse pour aller au plus près des clubs, des événements et des joueurs les plus réputés.

 

UAN : comment se passe ta vie londonienne ? Nîmes te manque ?

R.C-G : Londres est une ville 5 fois plus grande que Paris. Il y a tant de choses à faire, à découvrir. J’apprécie la courtoisie des gens ici. Prêts à te rendre service pour trouver ton chemin. Très polis, les Anglais s’excusent facilement. J’aime aller dans le quartier de Shoreditch, très branché. Il y a un vrai melting pot. Pour ce qui est de Nîmes, c’est la ville de mon enfance. Ma mère vit encore à Nîmes. Je retourne à Nîmes pour les Férias. C’est l’occasion de revoir tous les Nîmois éparpillés en France et dans le monde. Puis je viens à Noël aussi. Nîmes ne me manque pas vraiment car je sais que mon avenir professionnel se joue dans les grandes villes européennes dans de grands médias. Cependant je suis l’actualité du Nîmes Olympique très souvent. J’ai même commenté Dijon-Nîmes samedi dernier.

 

UAN : Quelles sont les qualités requises pour faire ton métier ?

R. C-G : Il faut aimer bouger. Parler plusieurs langues – il parle Français, Anglais, Allemand et un peu l’italien – et être pugnace. Il faut savoir s’imposer dans un monde où les places sont rares. Il faut faire preuve d’abnégation, avoir un bon relationnel et être extraverti. Puis il faut sans doute être curieux de découvrir d’autres villes, d’autres cultures, d’aller vers l’inconnu.

 

Propos recueillis par Jérôme Puech

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No publisher Puech Jérôme 2016-03-14T16:05:00Z Actualité
Mixer dans les sommets http://uneanimes.fr/les-nimois/mixer-dans-les-sommets-1 Mathias Veyrunes, alias Matyas Mads, est un DJ nîmois de 23 ans. Vu au Café Latin, Olive et durant les férias, il vient de démarrer sa saison dans la plus grande discothèque de Chamonix, le Bunker. Recruté par un nîmois, Morgan Trintignant. Interview en 6 questions. Pourquoi avoir fait le choix de faire une saison dans une boîte de nuit à Chamonix ?

Matyas Mads : j'ai fait le choix de faire la saison au Bunker de Chamonix car je n'avais jamais eu encore de vraie expérience en tant que résident d'une boite de nuit et puis je n'avais jamais fait une saison d'hiver, du coup je me suis dit, ça peut-être une bonne expérience.

 

Qu'est ce qui te plait dans cette activité ?

MM : j'aime la musique tout d'abord, c'est une passion, donc le fait d'être en résidence dans une boite de nuit ça me permet de partager cette passion avec les autres. J’apprécie le monde de la nuit.

 

Quelles sont les rencontres les plus étonnantes ?

MM : à vrai dire je n’ai pas encore fait beaucoup mais j'ai fait le warm-Up de Dj Pone le 8 Janvier et j'avoue que ce fût une très bonne rencontre. En plus c'est quelqu'un qui m'a donné envie de faire de la musique et de devenir Dj. J'avais aussi rencontré en mars dernier Dj Greem du groupe C2C.

 

Comment tu vois ta saison et ton avenir ?

MM : je vois ma saison comme une opportunité de faire plein de nouvelles rencontres notamment dans la musique et puis de faire le plein d'expériences en tant que Dj résident. Après la saison d’hiver, je vais retourner en Espagne m'occuper du bar familial qu'on a à Tarifa puis je reviendrai en Andalousie en tant que Dj tout l'été. Ensuite je vais me lancer dans la production de mes propres musiques. Je pense que c'est l'étape suivante en tant que Dj pour pouvoir essayer d’en vivre et puis parce que j'en ai envie !

 

Quel est ton style et tes références comme DJ ?

MM : alors mon style en soit est plutôt tourné sur la House music (Deep House, Tech House, Garage, Nu Disco) mais je m'inspire de plusieurs Dj et producteurs qui ne sortent pas forcément de ce style de musique. Puis en tant que Dj résident tu dois savoir jouer de tout car ton but premier est de faire danser les gens que t'as en face de toi. Après mes références DJ, j'en ai plein pas forcément que dans la House, pour en citer quelques uns : Derrick may, Daft punk, Richie Hawtin, Carl Cox, Jamie Jones, Solomun, Gesaffelstein, Laurent Garnier, Kolombo, je m'arrête la car la liste est longue.

Est-ce que Nîmes te manque ?

MM : Nîmes en soit ne me manque pas trop, mais après j'aime bien y revenir 2-3 semaines comme ça voir tout mes ami(e)s et ma famille. Ça fait toujours plaisir.

 

Propos recueillis par Jérôme Puech

 

Ecouter le son de Matyas:

https://soundcloud.com/matmads

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No publisher Puech Jérôme 2016-01-14T15:10:00Z Actualité
Quand un écrivain nîmois tombe amoureux d’une actrice http://uneanimes.fr/les-nimois/quand-un-ecrivain-nimois-tombe-amoureux-d2019une-actrice La scène se passe à New-York en novembre 1989. Jean Carrière, écrivain nîmois et lauréat du Goncourt en 1972, rencontre son idole l’actrice américaine Sigourney Weaver dont il semble être tombé amoureux. La scène se passe à New-York en novembre 1989. Le mur de Berlin vient de tomber. Jean Carrière, écrivain nîmois et lauréat du Goncourt en 1972, rencontre son idole l’actrice américaine Sigourney Weaver dont il semble être tombé amoureux. « Elle a marqué durablement l’esprit de mon père dans le film Alien », explique Emmanuel, le fils aîné de l’auteur de « L’épervier de Maheux ». En accompagnant son papa, il devient le témoin d’un des épisodes méconnus de la vie d’un des plus illustres Nîmois. Ecrivain au visage Indien Deux ans après l’écriture du roman « Les années sauvages» et après l’essai « Le prix d’un Goncourt », l’ami de Jean Giono au visage d’Indien propose à l’actrice américaine un livre d’entretien. Il sortira en 1994 sous le titre « Sigourney Weaver, portrait et itinéraire d’une femme accomplie » aux éditions La Martinière. Voilà pour le prétexte de la rencontre.

 

Un attrait pour les Etats Unis

Jean Carrière a toujours été fasciné par les Etats- Unis. Fascination qui, selon Emmanuel, s’appuyait sur les héros américains libérateurs de la France en 1944 puis sur ce mouvement culturel autour du jazz et de la littérature de William Faulkner et de Scott Fitzgerald. C’était un « gros bouffeur de cinéma ». Cette passion l’aidait à soulager son lourd quotidien. Avec  Sigourney Weaver, il est tombé sous le charme d’une des premières grandes héroïnes du cinéma outre-atlantique. "Papa touchait l'éternité".

 

La rencontre improbable

Grâce à plusieurs rencontres à New-York puis à Paris lors du tournage de « La jeune fille et la mort » de Roman Polanski, Jean Carrière matérialise son fantasme, son rêve. Emmanuel raconte ses premiers émois : « Ce fut un choc et une déchirure ce voyage. Papa n’était plus sur terre. Il avait touché l’éternité. L’usure du temps n’avait plus de prise. Il fallait voir l’arrivée de l’actrice en grande limousine noire. Elle était enceinte de sa fille, Charlotte ». Sigourney Weaver est en plein tournage de SOS Fantômes 2. Peu de choses ont transpiré sur la réalité de leur relation professionnelle.

 

« L’indifférence des étoiles », écrit par Jean Carrière et publié en 1994, semble pourtant s’inspirer de cette rencontre inimaginable. La ville a rendu hommage à l’écrivain aux 2 millions de livres vendus (pour le prix Goncourt) et traduit en 14 langues en baptisant une école de la ville, celle des Platanettes. Quant à Sigourney Weaver, sa présence dans «Avatar », un film révolutionnaire par la technologie employée, montre elle aussi la pérennité de son talent.

 

Jérôme Puech

 

Nos plus vifs remerciements à Emmanuel Carrière et Serge Velay.

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No publisher Puech Jérôme 2014-11-04T10:35:11Z Actualité
La boîte à outils chinoise http://uneanimes.fr/les-nimois/la-boite-a-outils-chinoise Le fils de l’ancien patron de Catavana (années 80) s’est expatrié à Shangaï (Chine). Marié à une nîmoise Caroline Crozel, Stéphan Sauli est un entrepreneur heureux. Quel est votre activité ?

Je suis entrepreneur sur Shangaï et j’ai plusieurs sociétés. Une en export ou nous vendons toutes catégories de produits via les sites Internet, Tv achats, grande distribution. Nous avons une gamme très large qui répond aux besoins des clients. J'ai notamment plusieurs sociétés nîmoises comme clients nous exportons dans plus de 40 pays. Nous avons aussi une usine spécialisée en outillage avec une gamme complète au lithium et une dernière activité dans l'import de vins et les produits frais. La cible ce sont les chinois et les expatriés en ne sélectionnant que des produits de qualité. Nous avons comme ambition de leur apprendre autre chose que l'appellation de Bordeaux. Nous sommes à ce jour plus de 300 collaborateurs sur l'ensemble des sociétés.

« Le temps ne s’arrête jamais »

Pourquoi avoir choisi de vivre à Shangaï ?

J'ai choisi Shanghai car tout se passe en Chine dans mon activité et après 10 ans on est toujours aussi ravi d'y être. Notre vie est ici et nous ne le regrettons pas. Nous avons la chance de pouvoir partir quand on en ressent le besoin de se ressourcer ailleurs. La vie ici est très intense, le temps ne s'arrête jamais.

Comment trouvez-vous la ville ?

Shanghai est une ville de plus de 20 millions d'habitants, un mixte entre New York et Hong Kong en perpétuelle construction et mouvement. C’est une vraie vitrine de la Chine sur le reste du monde. Vraiment une ville à visiter, on en prend plein les yeux entre le mix du moderne et de l'ancien.

La communauté française est importante ? Comment est-elle perçue ?

Les français sont nombreux ici, plus de 15000 entre expatriés de multinationales et de plus en plus d'étudiants pour apprendre le chinois. Les français sont bien vus et on est apprécies pour notre culture, notre style de vie.

Peut-on comparer Nîmes et Shangaï ?

Entre Shanghai et Nîmes, aucune similitude tellement que c'est différent. Quand je passe par Nîmes j'ai l'impression que le monde s'est arrêté, les gens sont paisibles, ils profitent des terrasses de café, ici c'est le vroum vroum permanent. On revient après 6 mois et la ville change on voit apparaître de nouveaux gratte-ciel.

Vous revenez de temps à autre sur Nîmes ?

Je rentre 2 fois par an sur Nîmes mais chaque fois de court passage pour voir la famille, les amis et suivre Nîmes olympique (NDLR : son père était sponsor de Nîmes en ligue 1). Les ferias me manquent beaucoup, du coup en septembre j'organise une soirée avec thématique la feria, on y trouvera tous les ingrédients nécessaires sauf les toros et corridas.

Comment vont vos parents ?

Mes parents sont à la retraite, c'est un peu grâce à eux que je suis en Chine. Ils m'y ont amenés la 1ere fois à l'âge de 15 ans et m'ont appris la culture du produit.

« Pour travailler ici il faut vraiment en vouloir »

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui veut aller vivre à Shangaï ?

Le conseil que je donnerai à un touriste français est avant tout de visiter toute la Chine et pas seulement Shanghai sinon ils n'auront rien vu de la Chine. Pour une personne qui veut travailler ici, c'est une super expérience et une ligne sur un CV formidable mais attention il faut vraiment travailler et être efficace, il n'y a pas de côté facile ici et on est tous à la culture du résultat. Pour un futur entrepreneur, ça devient de plus en plus difficile, la concurrence est énorme. Attention la vie est très chère ici pour un expatrié, les écoles sont payantes et si on veut manger comme à la maison c'est très cher.  La grosse différence il y a 10 ans on ressentait un besoin de faire venir les étrangers, aujourd'hui ce n'est plus le cas. Les chinois apprennent très vite et ont acquis toute notre expertise.

Une anecdote de vie ?

Une anecdote, quand un chinois vous dit "Mei wenti" pas de souci c'est la ou les problèmes démarrent. Ils entendent ce que l'on dit mais le résultat n'est pas forcément celui que l'on espère souvent très différent.

 

Propos recueillis par Jérôme Puech

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No publisher Puech Jérôme 2014-09-05T12:55:01Z Actualité
Expatrié déboussolé http://uneanimes.fr/les-nimois/expatrie-deboussole Florent Belin vit en Colombie. Il est marié à une brésilienne et papa de 3 enfants. Français, il doit jongler pour supporter les équipes de football durant la coupe du monde.

Que fais-tu en Colombie ?

Je suis Directeur Administratif et Financier de Renault Colombie.

Pourquoi avoir fait ce choix ?

C’est une logique de carrière, les postes opérationnels dans notre Groupe étant principalement hors de France. Après avoir passé 3 ans ½ en Suisse allemande (Zürich), le poste de DAF de Renault Colombie m’a été présenté, et j’étais très motivé professionnellement, appuyé par ma femme qui souhaitait revenir en Amérique du Sud.

Regrettes-tu ?

Bien au contraire ! Quand on m’a proposé le poste, j’étais plutôt réticent, « Colombie » et « Medellin» étant des noms qui sonnent mal vu de France, mais quel pays ! Les gens sont adorables, toujours heureux de la vie, tout le contraire du climat qui règne en France. La ville de Medellin est très bien organisée en matière de transport, il y a beaucoup de choses à faire et à découvrir à moins de 1h de la maison, et le climat est toujours bon. On appelle Medellin la ville du Printemps éternel et c’est le cas, car il fait entre 25 et 30° toute l’année, 15° en soirée et la nuit, le top. La Colombie a 2 façades maritimes, Mer des Caraïbes et Océan Pacifique, 2 sierra, la forêt amazonienne, donc une grande variété de choses à faire.

Qu’est-ce qui est intéressant à voir en Colombie ?

D’abord les gens. Avoir des gens souriants, accueillants, qui aiment partager des moments simples avec vous et vous faire découvrir leur pays, est une richesse unique. Ensuite, il y a pas mal de plages magnifiques sur la Mer des Caraïbes, avec notamment Carthagène qui vaut le coup d’œil : Ville historique, plages de sable blanc sur des Iles, restaurants fameux et hôtels particuliers restaurés qui vous attendent. Toujours pour des visites en famille, le triangle du café est une zone de verdure aussi très belle. Ensuite, pour les plus sportifs et téméraires, il y a la forêt amazonienne qui offre une découverte de nature époustouflante comme le parc de Tayrona. Une seule prudence : la sécurité. Dans les grandes villes comme les lieux touristiques, il n’y a pas plus de risque qu’en France, voire moins ! En revanche, si vous optez pour la location d’une voiture pour vous déplacer, il faut toujours se renseigner pour éviter les zones où les FARC sont présents.

A quoi ressemblent vos journées ?

Le soleil étant présent de 6h à 18h toute l’année (à +/- 30 minutes), la vie sociale est calé en conséquence. Les gens travaillent généralement de 7h à 17h, et les horaires de l’école sont de 7h30 à 14h, avec activités optionnelles l’après-midi. Les enfants sont dans une école colombienne, à 50% en espagnol et 50% en anglais. L’après-midi, ils peuvent faire pleins d’activités variées, comme du sport (foot, cheval, tennis) ou de l’éveil culturel (musique, chant).

Quel regard portent les gens sur les français ?

Le premier sentiment est positif, sur notre approche professionnelle comme notre manière d’être. Après, on retrouve toujours les clichés du français sale (ici ils se lavent les dents dès qu’ils mangent un truc !) et prétentieux.

Quels conseils donneriez-vous à un touriste français qui arrive, une personne qui cherche du travail en Colombie ?

Il faut déjà savoir qu’il y a pas mal de Français qui vivent en Colombie et plus d’une centaine d’entreprises installées ici. De nombreux échanges existent avec les plus fameuses universités du pays qui sont principalement à Bogota, Medellin et Cali. Que ce soit pour étudier ou travailler, je ne peux que conseiller la Colombie, ça donne une autre approche de la vie. C’est la différence entre un pays qui a envie de grandir, et un pays comme la France en récession, mais qui ne veut surtout pas changer sa manière d’être pour en sortir. Pour le tourisme, comme pour y vivre, il faut bien comprendre les règles de sécurité, surtout comme ils disent ne pas donner « papaya », autrement dit éviter de montrer trop de signe de richesse comme les bijoux. Pour venir en tourisme, il existe une ou deux agences de voyage basées à Bogota tenues par des français, qui sauront adapter leur conseil et le programme à vos souhaits.

Une anecdote de vie ?

Passer de la Suisse allemande à la Colombie, notamment pour les services ! En Suisse, un prix est un prix, une heure est une heure. En Colombie, tout se négocie, en revanche, les horaires sont larges, voire les artisans oublient de venir.

Quel regard portes-tu sur Nîmes ?

Je suis sudiste et me rapproche du mode de vie nîmois autour de la pétanque, du rosé et du jaune ! Je connais principalement la ville en période de féria, mais j’ai mes amis Jean-Louis et Léo qui m’en rappellent toujours ses valeurs ! Il faudrait en revanche que les Crocodiles remontent en Ligue 1, leur place est parmi l’élite.

Pour la Coupe du Monde, ça change quoi d’avoir une femme brésilienne ?

D’avoir des enfants qui supportent 2 équipes, et même 3, avec la France, le Brésil et la Colombie ! On vit la Coupe du Monde en famille plutôt qu’en touriste et on est donc resté à Curitiba où la famille réside.

Vous avez vu quels matchs ?

2 matchs à Curitiba, Espagne-Australie et Algérie-Russie ; et 2 matchs de la France, contre Honduras et Equateur.

Comment était l’ambiance ?

Le mode d’affectation des places par la FIFA peut laisser craindre le pire, car la tribune se partage entre fans des 2 équipes et des brésiliens, mais au contraire l’ambiance était « bon enfant ». A Porto Alègre comme à Rio, on était entouré de honduriens et d’équatoriens, et c’était très festif, le fait de parler l’espagnol facilitant le dialogue.

Quelles sensations ?

Bizarrement, le match entre Algérie et Russie a été celui qui a généré le plus de sensations, car une qualification en 8ème était en jeu et la tension était palpable. Pour le reste, bonne sensation, mais quelle déception de voir le match d’une Espagne déjà éliminée.

Tu supportes qui ?

La France ! Après, la Colombie, le Brésil et la Suisse. Les 3 premiers sont en ¼, il ne manque plus que la Suisse nous fasse l’exploit contre l’Argentine.

Vous allez suivre comment les autres matchs ?

A la TV comme beaucoup de monde. Jusqu’au ¼, on suivra ça de Curitiba, et ensuite de Medellin. Je n’ose imaginer un Colombie – France le mardi 8 sur écran géant à Medellin !

Insolite

Il s'appelle Kevin. Il est Taïwanais. Il se trouve avec un ami australien chez un des serveurs du Zinc (rue de l'Agau). Ce serveur est un pote qu'il a rencontré à Perth en Australie où les 3 compères sont devenus amis. "Je me baladais dans la rue et je voyais ce symbole partout. J'ai demandé ce que c'était, on m'a dit que c'était le symbole de la ville. Ca m'a pris comme çà. Je me le suis fait tatouer." ]]>
No publisher Christophe Montagné 2014-07-03T17:29:29Z Actualité
« On a toujours un crocodile dans le cœur » http://uneanimes.fr/les-nimois/on-a-toujours-un-crocodile-dans-le-coeur Seul joueur du Nîmes Olympique à avoir participé à deux coupes du monde avec l’Algérie, l’ancien footballeur Faouzi Mansouri s’exprime sur son parcours. Il porte un regard sur le football actuel et les liens forts entre le public gardois avec les crocodiles. « On a toujours un crocodile dans le cœur » lui disait Kader Firoud, le mythique entraîneur du Nîmes Olympique (de 1955 à 1964 et de 1969 à 1978). « Il représentait l’esprit nîmois d’engagement total, de travail », explique le français d’origine algérienne, tout comme son mentor. Faouzi Mansouri était un joueur de football professionnel engagé à l’image de son ami René Girard, le vauverdois entraîneur de Lille. Né en 1956 en Tunisie, la famille Mansouri immigre en France pour des raisons économiques. A l’âge de 3 ans, il découvre le Chemin Bas d’Avignon avec ses 5 frères et ses 5 sœurs. Le quartier résonne encore de ce nom de famille avec son frère Abla et sa sœur impliquée dans la vie des habitants. Le 8ème des Mansouri joue au football au Chemin Bas d’Avignon, de pupilles en minimes. Le milieu de terrain devient même champion du Sud Est avec son équipe. « On battait le Nîmes Olympique à l’époque ». Ce club le recrute dès l’âge de 14 ans. Trois ans plus tard, Faouzi Mansouri part à Metz pour son premier contrat Pro. Il côtoie Henri Laugier, Michel Mezy et son entraîneur de cœur, Kader Firoud.

Domenech pour entraîneur

L’impétueux jeune défenseur joue au Nîmes Olympique en 1980. Il part ensuite pour un an à Béziers qui évolue en deuxième division. La saison d’après se déroule à Montpellier en division 1 puis Faouzi Mansouri enchaîne avec Mulhouse et un entraîneur singulier. Raymond Domenech entraîne pour la première de sa carrière. « Je dirai que c’était un pince-sans-rire », explique Faou en cherchant longuement ses mots. Puis sa carrière se termine à Montpellier. Loulou, Louis Nicollin, lui propose d’entraîner une équipe de jeune ou d’être cadre dans sa société. La deuxième option est retenue par le Nîmois. « Je n’ai jamais eu la fibre d’un entraîneur, j’ai choisi ma vie ». Dans cette carrière, Faouzi a la chance de disputer deux coupes du monde avec l’Algérie (1982 et 1986). Après deux ou trois sélections en équipe de France espoirs, il se fait repérer par le directeur technique de l’Algérie.  « Quand tu es joueur de football, c’est extraordinaire ». Son fait d’arme, de guerrier : avoir battu l’Allemagne par 2 buts à 1 en poule. L’Allemagne sera championne du monde cette année-là. Pour prime de coupe du Monde, Faouzi et le célèbre Rabah Madjer recevront un très généreux frigidaire. En 1986, le défenseur se souvient d’avoir perdu contre le Brésil un à zéro. La France le vengera sous des airs mexicains en quarts de finale (1-1 ; victoire aux tirs aux buts des français de Luiz Fernandez et de Platini).

Les fameux Algérie-Allemagne

Le cadre de chez Nicollin Holding Envrionnement (100 personnes sur les 5 000 du groupe) se contente désormais de regarder les matches à la télévision. Il se régale de voir les Français se passionner à nouveau pour leur équipe à l’approche des ¼ de finale. Eux si critiques les semaines auparavant. Il scrute les fennecs (nom de l’équipe Algérienne) qui ont fait une très belle coupe du monde malgré cette élimination en 8ème de finale (la première de leur histoire) face à l’Allemagne le 30 juin. La dernière victoire en coupe du monde remontait à l’époque de Faouzi, il y a 32 ans justement 2-1 face à l’Allemagne (RFA). Ses amitiés dans le football se sont rétrécies. Il reste son fidèle ami Jean-Louis Gasset, l’adjoint Laurent Blanc au PSG. « On s’appelle tous les 15 jours » dit-il. Il admire la passion de ce compagnon de ballon rond. « Il vit et respire football ».
Côté Nîmes Olympique, Faouzi espère que le nouveau président Conrad va remonter le club en ligue 1. Cela fait plus de 20 ans que le public de Nîmes et de ses alentours attendent avec impatience. « Il y a une âme ici que l’on ne retrouve pas à Montpellier, le public est prêt à venir supporter les rouges et blancs ». Avec sa pudeur habituelle, il exprime son désir de retrouver le vrai esprit nîmois, celui qui poussent les joueurs à se battre jusqu’au bout, à ne rien lâcher et surtout à montrer du caractère. L’arrivée de son ami José Pasqualetti comme entraîneur le rassure sur ce point.

Un Nîmois :

Kader Firoud, un entraîneur qui incarnait les valeurs du Nîmes Olympique : travailleur, abnégation, la grinta, la niaque.

Un événement :

la féria des vendanges, celle entre Nîmois.

Un lieu :

les halles car en tant qu’épicurien j’apprécie d’acheter des produits de la région et de faire des rencontres imprévues. ]]>
No publisher Christophe Montagné 2014-07-03T17:04:18Z Actualité
« Les Nîmois n’arrêtent pas de m’en parler » http://uneanimes.fr/les-nimois/les-nimois-n2019arretent-pas-de-m2019en-parler Abder Ramdane revient sur le but victorieux qu’il a marqué en 1996 avec le Nîmes Olympique contre Montpellier en demi-finale de la coupe de France. L’occasion également de savoir ce que devient l’ancien footballeur professionnel. « On en parlera encore dans 40 ans », avait déclaré à l’époque Louis Nicollin, l’inamovible président du Montpellier Hérault. Dix-huit ans après Abder Ramdane est régulièrement interpellé lorsqu’il est à Nîmes. Les Nîmois le félicitent encore d’avoir marqué le but victorieux de la demi-finale de la Coupe de France de 1996, le 14 avril exactement. Il faut dire que tous les ingrédients de la dramaturgie sportive étaient réunis pour marquer les esprits à jamais : une rencontre avec l’ennemi intime Montpellier, un match déséquilibré (Nîmes jouait en National et Montpellier en ligue 1) à guichet fermé au stade des Costières et en plus retransmis à la télévision. Puis Abder Ramdane, c’est l’enfant des quartiers, du Chemin bas d’Avignon plus précisément, celui qui délivra le peuple gardois !

Héros et martyr

« Le buteur miracle » écrit Christian Losson dans Libération le 30 avril 1996 à quelques jours de la finale qui opposera le Nîmes Olympique à Auxerre. Abder Ramdane, maillot n°8, déborde sur la droite en première mi-temps, petit pont sur Serge Blanc et se retrouve seul face au gardien. Il glisse le ballon sur sa gauche : buuuuut ! Le derby offre toutes ses promesses avec ce but dès la 9ème minute. A l’approche de la fin de la première mi-temps, « J’ai un duel avec Bonicel et je me blesse gravement au-dessous de l’œil ». Le commentateur de télévision lâche « Ramdane, héros et martyr de cette demi-finale ». En deuxième mi-temps, le joueur réapparaît sur la pelouse. « Je demande à l’un de mes partenaires : on est où là ? ». L’entraîneur décide alors de le changer. C’est un véritable black out pour le footballeur.

Un souvenir en forme de puzzle

« Je n’ai pas pu fêter la victoire avec mes co-équipiers et les Nîmois car je suis resté 10 jours à l’hôpital ». Abder Ramdane avait 7 fractures au-dessous de l’œil. Il n’aura pas entendu les clameurs des Costières, le public scandant « Nicollin à cheval » pour répondre à sa phrase « si mon équipe perd je rentre à cheval » et la fête toute la nuit dans les rues de Nîmes. « L’ambiance, je m’en souviens même si ce n’est pas très clair dans ma tête », rajoute le quarantenaire. Bien sûr, comme nous, il a revu les images, un peu comme s’il s’agissait de reconstituer le puzzle de ce moment.

Et aujourd’hui ?

Il n’y a pas eu que ce but dans la carrière d’Abder Ramdane. La finale perdue contre l’AJA Auxerre de Laurent Blanc au Parc des Princes. Une carrière brillante de footballeur en Allemagne : Hansa Rostock (1998-99), SC Fribourg (1999) avec qui il deviendra champion de deuxième division en 2003. Il arrête son parcours sur une blessure (rotule cassée) cette année-là. Puis Abder Ramdane a entamé une carrière d’entraîneur avec Mönchengladbach (- de 19 ans), Panionios (adjoint) et TSV Munich 1860 (en 2009). Le Nîmois vient de travailler un an en Roumanie et cherche actuellement un nouveau poste. « J’ai tous les diplômes ». En attendant, il regarde les matches de la coupe du monde. D’origine algérienne, le match Allemagne-Algérie avait pour lui un goût si particulier. « J’ai demandé à ma fille de 10 ans, Noa, née en Allemagne, pour qui elle était entre la France et l’Allemagne. Elle m’a répondu 50/50 ». Notre héros a envie d’investir le présent sans qu’on le ramène à ce passé, pourtant bien glorieux.
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No publisher Christophe Montagné 2014-07-03T16:50:00Z Actualité
Mickael au Canada http://uneanimes.fr/les-nimois/mickael-au-canada Mickael Verrier, 28 ans travaille actuellement comme opticien pour l’entreprise Newlook au Canada. Marié depuis deux ans, il a une petite fille de 15 mois et franco-Canadienne. Mickael vit dans une belle maison à Val-David, un petit village à 1h30 au Nord de Montréal.

Pourquoi avoir fait le choix de partir au Canada ?

Au départ, Je n’y pensais pas, tout ce que je savais c’était que je voulais quitter la France pour voir comment c’était ailleurs. Puis j’ai rencontré celle qui est maintenant ma femme. Elle était de Manduel et venait de s’installer à Montréal. Je me suis donc décidé de la suivre.

Qu'est-ce qui te plait là bas ?

Beaucoup de choses ! Au niveau du travail, beaucoup de secteurs sont en demande. Il n’est pas rare de dégoter plusieurs entretiens et de pouvoir choisir dans quelle entreprise on veut être. Ce qui n’est pas forcément le cas en France… De plus, je trouve qu’ici les gens sont beaucoup plus courtois, les gens ne se prennent pas la tête. Puis le fait d’être en dehors de la ville et d’avoir sa maison en bord de foret, c’est un peu comme si tu avais l’impression d’être en vacances à chaque fois que tu termines le travail.

Quelle langue faut-il parler ?

Ca dépend où tu es… Au Québec c’est le Français. A Montréal, le Français comme l’Anglais sont les deux langues officielles. Par contre dès que tu sors de la province du Québec c’est juste l’anglais.

Est-ce que tu n'as pas eu de mal avec le français canadien ?

Au départ, un peu, mais on s’y fait vite. C’est surtout avec les expressions que cela reste compliqué. Apres 3 ans je continue d’en découvrir…

Quelles sont les expressions les plus rigolotes ?

Ostie que t’es cave. T’es vraiment un imbécile.
A peu près tous les jurons québécois : calice, tabarnac, ostie, calvaire
Il est complètement fucké ! il a un grain
ca me gosse : ca me saoule.

Quels conseils donnerais-tu à un nîmois qui viendrait visiter ou travailler au Québec ?

Pour quelqu’un qui veut venir travailler ici, déjà c’est bien de venir en vacances une semaine ou deux l’hiver, pour se rendre compte comment on vit avec -25 degrés dehors. Ce n’est pas parce qu’il fait -25 que la vie s’arrête ! Pour ceux qui veulent venir travailler, il y a deux sites que je conseille particulièrement : www.cic.gc.ca qui regroupe plein d’infos sur les visas de travail  et le site www.immigrer.com qui est rempli de conseils et d’infos sur le canada.

Quels sont les endroits à visiter ?

Les deux grandes villes Montréal et Québec. Montréal est la ville typique Nord-Américaine. Building au centre-ville, petite Italie, Chinatown. C’est une ville très cosmopolite et très animée. Il y a plusieurs festivals l’été, comme le Festival de Jazz, Le gala juste pour rire, l’oktoberfest. Québec est plus une ville à consonance Française. Le Vieux-Québec me fait penser au Vieux-Annecy…
En sortant de la province et si on n’a pas peur de faire un peu de route il y a aussi la ville de Toronto et les chutes du Niagara. Idem la ville de New-York est à 6h de voiture de Montréal.

Nîmes te manque-t-il ?

Oui et Non ! Bien évidemment ma famille et mes amis Nîmois me manquent !
Ces belles ferias de Pentecôte, ou l’on mangeait la paella entre amis le dimanche sous un soleil de plomb, fatigués de la veille…Ce qui manque aussi, c’est ce magnifique patrimoine que l’on a (Arènes, Tour Magne et Jardins de la Fontaine, maison carrée…).

A quoi ressemblent tes journées ?

En ce qui concerne les jours de la semaine. Je prépare ma fille et l’amène à la garderie. Puis direction le travail. Les heures passent vite et j’ai la chance d’avoir une bonne équipe, qui s’efforce à comprendre mes expressions du sud de la France. Le soir de retour à la maison je m’efforce de rénover l’étage du bas de notre nouvelle propriété. Puis le weekend, généralement, c’est sortie en famille avec ma femme et ma fille ou Barbecue improvisé entre amis.

Une anecdote de vie ?

A chaque fois que je rentre à Nîmes ou que de la famille vient ici j’en profite pour récupérer des produits régionaux bien de chez nous, Brandade vins pastis etc. Ma mère m’envoie les fromages qui sont introuvables ici ou hors de prix et j’ai appris à faire ma propre tapenade.
Résultat on consomme 4x plus de produits régionaux ici que quand on vivait à Nîmes… ]]>
No publisher Christophe Montagné 2014-06-02T17:27:49Z Actualité
« Changer le regard des nîmois » http://uneanimes.fr/les-nimois/changer-le-regard-des-nimois Philippe Treil, préside le comité de quartier de Gambetta depuis 8 ans dans le but de changer le regard des nîmois sur son quartier souvent mal perçu. A 52 ans, Philippe Treil est un grand sensible attachant malgré son physique imposant. Une fois l’armure brisée, il vous livrera de façon brute ses deux amours : Nîmes et ses histoires de cœur. « J’ai aimé cette ville et j’ai aimé dans cette ville » me dit-il attablé au comptoir des halles, rue des halles un dimanche matin, les yeux fuyants vers l’horizon. Depuis 2006, il préside le comité de quartier de Gambetta avec la sincérité qui le caractérise. Côté cœur, l’ancien militaire a livré bataille à trois reprises : « l’histoire d’une famille, l’histoire d’un jour et l’histoire de trois ans ». Voulant sans doute passer des messages, il ne veut pas s’étendre davantage sur ses tourments intérieurs qui le poussent parfois à écrire des poèmes très sombres.

Un vie de militaire et de valeurs

Son parcours de vie commence dans la cité de Carcassonne. En août 1983, le militaire de carrière vient de Sète pour rejoindre le régiment d’infanterie de Nîmes. Le jeune sergent alterne des fonctions dans le combat et l’administration, la faute à un problème de santé. « J’aimais ce métier car il y avait des valeurs : le drapeau, la Marseillaise et l’honneur de la patrie ». En 1998, il stoppe sa carrière après 18 ans de bons et loyaux services. Philippe donne un septennat à une activité professionnelle dans l’immobilier. Enfin en 2006, il intègre la mairie de Nîmes grâce à ses solides réseaux politiques à l’UMP. Aujourd’hui, Philippe travaille au sein de Carré d’art, le bijou architectural commandé par Jean Bousquet (Maire de 1983-1995).

Un vrai engagement

Après avoir navigué dans différentes formations politiques de droite, l’ancien militant chevronné de l’UMP a rendu les armes. « J’ai rendu ma carte en 2010 » dit-il. Philippe Treil préfère désormais « s’exprimer autrement en s’engageant auprès de ceux qui ne sont pas entendus » comme les habitants de son quartier, Gambetta. Il adhère en 1997 au comité de quartier. Il assure les fonctions de trésorier en 1998. En décembre 2006, il devient président avec cette envie que « les nîmois portent un regard positif sur son quartier ». Ses faits d’arme sont la réhabilitation du puits Couchoux, les 30 ans du comité de quartier, la sécurité de la rue des Lombards, la démolition des garages des gardiens de prison transformés en jardins et puis la coordination de 12 vides greniers par an.
« Tf1 et Claire Chazal vont consacrer un reportage à nos vide-grenier » annonce le président, fier de cette reconnaissance. Il faut dire que la ville de Nîmes n’a pas cru en cet engouement. Philippe a du batailler ferme et user de sa grande gueule pour se faire entendre. L’approche des élections a aidé le remuant président à mieux se faire entendre. Il reste encore bien des dossiers à défendre : les futurs aménagements du Trambus dont les travaux vont démarrer à la rentrée, l’insécurité toujours présente et l’urbanisme commercial non maîtrisé. Philippe aime son quartier car « c’est un petit village ». Il apprécie toutes les initiatives qui ouvrent le quartier sur les autres. Ce fût le cas avec les artistes qui ont organisé des portes ouvertes. Puis Philippe Treil loue les avantages de vivre ici comme la proximité avec le centre-ville et ses animations ou l’amélioration de l’habitat locatif. Etonnamment Philippe Treil parle à l’imparfait en évoquant Nîmes et son quartier. Va-t-il quitter Nîmes ? « Aie pitié de moi, âme perdue au sein de son labyrinthe où nul surcroit, ne pourra qu’amplifier sa plainte » écrit-il dans un de ses poèmes noirs. Attendons qu’il voit la sortie de son labyrinthe intérieur avant de savoir ce qu’il fera.
Un nîmois : Jean Bousquet et Emile Jourdan (maires). Ils ont incarné Nîmes dans un contraste différent.
Un lieu : les halles de Nîmes car elles sont le cœur de la ville qui irrigue 365 jours par an les artères et les veines de Nîmes.
Un événement : la féria de Pentecôte avec une mention particulière pour celles des années 80-85 durant lesquelles elle brillait de mille feux. ]]>
No publisher Christophe Montagné 2014-06-02T17:19:27Z Actualité
Fils de dormeur http://uneanimes.fr/les-nimois/fils-de-dormeur A 38 ans, Frédéric Adams est le deuxième fils du célèbre Jean-Pierre Adams, joueur de football plongé dans le coma depuis plus de 30 ans. Il cultive une passion tenace pour le Futsal, gardant un certain esprit de famille sportive. Avec son club UFBR (Bouillargues-Rodilhan), Fred vient de disputer la coupe d’Europe de Futsal (28 avril-3 mai) à Lloret Del Mar en Espagne. Cet agent hospitalier au CHU de Nîmes de 38 ans joue au football à 5 joueurs sur un terrain de handball dans les gymnases que l’on veut bien lui prêter. Il faut dire que ce sport reste encore assez confidentiel au regard du football sur rectangle vert. Ses camarades de ballon s’appellent Gregory Meilhac (ancien joueur du Nîmes Olympique), Vincent Carlier (Troyes) ou encore Stéphane Gili (entraîneur adjoint de Bazdarevic). Il a remporté la coupe du Gard (2005), la coupe de France et surtout il a été dans le premier club français à disputer une compétition européenne. Il existe 200 licenciés et 30 équipes dans le Gard.
Ce que Fred ne dit pas souvent, c’est qu’il est le fils de Jean-Pierre Adams. Son père a évolué au plus haut niveau du football français : Nice, Paris SG et Nîmes Olympique. Il a totalisé 22 sélections en équipe de France, formant ce que l’on appelait « la fameuse garde noire » avec Marius Trésor. Le 17 mars 1982, le joueur, en fin de carrière, se fait opérer du genou. L’hôpital de Lyon, en grève ce jour-là, a du mal à gérer tous ses patients. L’anesthésie tourne mal. Embolie cérébrale. Jean-Pierre Adams plonge dans le coma. Trente-deux ans après, il y ait encore. « En travaillant à l’hôpital, je vois des gens dans le coma. Je peux dire que mon père est en état sauf qu’il dort comme un bébé ». Sa mère, qu’il surnomme « Sainte Bernadette », est à son chevet 24 heures sur 24. Elle a gagné le procès contre l’hôpital de Lyon. Elle s’exprime de temps à autre dans les médias. « Mon père est un cas d’école », appuie Fred qui échange parfois avec des médecins. Au CHU, il s’occupe des aspects techniques liés aux gaz médicaux. Un étrange lien avec les appareils qui maintiennent en vie son papa de 66 ans. Il mange, pleure, « attrape des rhumes », réagit dans son profond sommeil. La première fois que j’ai rencontré Fred, il avait 7 ans c’était en 1983. C’était à l’occasion d’un match de gala, un Nîmes-Paris Saint Germain, qui se déroulait au stade Jean Bouin au profit de son « diablotin » de père. Tout le gratin du football est présent : Michel Hidalgo, Alain Giresse et bien sûr Marius Trésor. Fred était sur le point de s’installer à Rodilhan avec son frère aîné Laurent, aujourd’hui âgé de 43 ans. Fred a fait son primaire à Rodilhan puis a vite rejoint Lasalle, pour son primaire et son collège. Il a ensuite fait un BTS à Dhuoda. Mais alors qu’il jouait au ballon, un certain Socratès (joueur de football brésilien) l’invite à un tennis ballon. Il est aussitôt invité à rejoindre les rouges et blancs du Nîmes Olympique. C’est la génération Jeunechamp, Sako et Zugna. Il ne reste pas. Fred file vers Nice pour faire ses premiers boulots. Son père est connu comme « le loup blanc ». D’ailleurs, c’est à Cagnes sur mer que Fred voit son premier jour. Puis c’est le retour dans le Gard. Fred s’illustre plus dans le judo que dans le football. Cependant en voyant Laurent évoluer en ligue 2 avec le Nîmes Olympique de 1997, il caresse le rêve de jouer avec lui. Ce sera chose faite à Lunel en CFA2. Une autre garde noire fait sensation sur deux matches. Fred aura écumé les clubs autour de Nîmes avec une mention particulière pour le FC Rodilhan qu’il accompagne jusqu’en DHR.
Fred est aujourd’hui un homme calme et tempéré. Sa vie à Caissargues semble douce auprès de Zeina et de ses deux enfants Noha (8 ans) et Mila (3 ans). Boulot, famille, moments avec les amis et futsal sont les piliers de son existence dans l’ombre discrète de son père. Il faut dire que le temps a poli les contacts avec la famille. « Michel Mezy reste un fidèle parmi les fidèles ». Nîmes Olympique invite sa mère comme lors de l’inauguration de la fresque historique du club. Les joueurs de l’époque de Jean-Pierre ont bien vieilli. Fred, le regard perdu au-dessus de la clôture de sa villa, pense à l’avenir. « Mon fils est fou de football mais je ne le pousse pas plus que ça ». Dans un dernier échange plein de malices, il me lance sur le pas de porte « le talent saute une génération paraît-il ». On verra. L’important est ailleurs, dans le bonheur de son fils, avec ou sans un ballon.
Jérôme Puech ]]>
No publisher Christophe Montagné 2014-05-01T09:26:24Z Actualité
« Ich bin ein Berliner* » http://uneanimes.fr/les-nimois/ich-bin-ein-berliner A 40 ans, Cyril Albert-Gondrand vit à Berlin (Allemagne). L’ancien élève du lycée Daudet est un écrivain qui s’apprête à éditer son premier livre en anglais en Norvège. Il nous explique un Berlin hors des sentiers battus, celui des artistes sans le sou et des lieux totalement insolites.

Comment as-tu atterri à Berlin ?

J’ai vécu à Londres durant 13 ans puis je me suis lié d’amitié avec un Allemand. Je suis allé lui rendre visite et là j’ai découvert une ville dotée d’une grande liberté, une liberté de plus en plus rare en Europe. Alors j’ai décidé de vivre ici. Cela fait 3-4 ans que jy vis avec Natassa, ma femme, d’origine grecque.

Raconte-nous cette ville…

Nous vivons dans une ville très cosmopolite. Comme à Londres, j’habite dans un quartier turc. C’est un lieu assez décalé où rien ne semble vraiment organisé. Il y a beaucoup d’artistes qui ont fait le choix de vivre là car les loyers sont très abordables. C’est un quartier à la mode avant que les promoteurs ne s’en emparent et ne fassent flamber les prix.

La chute du mur de Berlin (1989) est-elle encore dans les esprits ?

J’étais présent pour le 20ème anniversaire. Le mur est tombé et il n’existe plus. Il est matérialisé par une marque au sol. La différence se fait à l’ouest avec le métro et à l’est avec le tramway. Les Berlinois les plus pauvres sont à l’est. C’est le cas des artistes qui ont squatté certains quartiers, leur permettant d’être à la mode. De manière globale, Berlin reste une des villes les plus pauvres d’Allemagne. Du coup elle attire encore les jeunes de toute l’Europe, les artistes, les étrangers… comme moi.

Quels sont les endroits où tu aimes aller ?

Les bars comme le Bellman proposent une atmosphère enfumée et tamisée, bougies et petites lumières rouges, une clientèle de tous âges qui s’amuse à refaire le monde jusqu’aux premières lueurs du jour. Les verres à bière ou à cocktail s’empilent sur les tables. Le mobilier est hétéroclite, un peu bric-à-brac, récupéré chez les grands-parents du barman ou racheté pour trois fois rien à un théâtre. Il y a un piano dans un coin, quelques reliques d’époque sur les rebords des fenêtres… Des vendeurs ambulants qui vont de bar en bar te proposent des sandwichs froids ou la dernière édition du Berliner Zeitung.

Quels lieux faut-il voir ?

Cette ville est truffée d’endroits abandonnés du jour au lendemain, lieux insolites devenus magiques. Et si certains ont été réinventés, ils ne sont heureusement pas tombés entre les mains d’entrepreneurs aux dents acérés. Je te donne trois exemples : le parc d’attraction de l’ancienne Allemagne de l’Est, au bord de la rivière Spree, tombé en désuétude après sa fermeture au début des années 2000, la grande roue oscille et grince, animée par le vent,  la nature a repris le dessus ; la station d’espionnage américaine sur la colline artificielle de Teufelsberg, la station était chargée d’écouter les signaux en provenance du bloc de l’Est, ferma avec la chute du mur et la fin de la guerre froide, les bâtiments et les dômes de radar sont encore là, à l’abandon (David Lynch a essayé de la racheter) ; l’ancien aéroport de Tempelhof, (utilisé par les nazis puis ensuite par les alliés lors du pont aérien en 1948), fermé en 2008 et converti en un gigantesque espace vert.

Qu’est-ce qui t’a donné le goût de vivre loin de Nîmes ?

A 18-20 ans j’étais impatient de découvrir une vie douce et différente que celle sud de la France. En 1998, Jacques Blanc et la Région proposaient des bourses pour aider les jeunes à s’installer à l’étranger. J’ai choisi Londres et ça a marché. J’ai travaillé dans un musée national pour vivre avec le secret espoir de vivre de ma passion, l’écriture. Je me suis d’abord créé une culture littéraire avec des auteurs américains (John Dos Passos, Hemingway, Théodore Dreiser, Charles Bukowski, …). J’ai bu, j’ai rencontré des femmes, j’ai vécu ! Je suis allé vivre en Norvège 4 ans.

Quel regard poses-tu sur Nîmes ?

Nîmes n’évolue pas vraiment mais cela fait son cachet. Elle a gardé son identité intacte. Elle est plus propre qu’il y a 20 ans. Il n’y a pas de stress ici. Les gens sont heureux de vivre et prennent le temps. Les Nîmois ont une vraie qualité de vie, bien différente avec les grandes métropoles européennes. La circulation infernale, la pollution, le fait de se jouer la vie sur un vélo sont leur quotidien. Mais question travail et opportunités, il faut aller dans les capitales. Je rêve de revenir ici et de prendre un immeuble dans un quartier pauvre pour en faire une résidence d’artistes.
*Je suis un Berlinois ]]>
No publisher Christophe Montagné 2014-03-31T18:21:37Z Actualité
Un cœur pasteurisé ! http://uneanimes.fr/les-nimois/un-coeur-pasteurise Le pasteur de Nîmes, Jean-Louis Poujol, est un des personnages les plus apprécié de notre ville. Il est à l'origine de la soirée Noël aux Costières qui aura lieu ce jeudi 24 décembre. « Dernier enfant d’une fratrie de six, j’avais en moi une cicatrice parce que l’on m’avait dit un jour que j’étais l’enfant de trop », se confie Jean-Louis Poujol, 66 ans dans son livre intitulé « Mille mercis ». Ainsi le lecteur comprend mieux pourquoi il va s’employer à « tout faire pour exister ». Sa vie bascule en 1976 lorsque Jean-Louis entend le diagnostic du médecin suite à une nécrose des os. Il lui recommande de « profiter de la vie » comme s’il s’adressait à une personne en sursis. « J’ai vraiment cru que j’allais mourir », indique les tremolos dans la voix le sexagénaire. Alors Jean-Louis, le conducteur de train à la SNCF s’interroge. « Je me suis dit d’où je viens et où je vais ? ». C’est alors le point de départ d’un nouveau Jean-Louis Poujol. Il décide de consacrer sa vie entière aux autres. « Au travers de la foi, j’ai eu la réponse à mes questions ». Après deux années d’études à Paris, Jean-Louis Poujol se « pasteurise » sur le tard. Il rejoint les 12 pasteurs de Nîmes. Le pasteur Poujol veille avec une attention toute particulière à la communauté protestante composée de 3 000 familles nîmoises à laquelle il faut ajouter les 1 500 familles qui fréquentent l’église évangélique.

Un parcours simple

La vie de Jean-Louis Pujol démarre dans la demeure familiale dans laquelle il vit encore à Mus, petit village gardois. Ses ancêtres, enterrés sous ses pieds, lui donnent une forme de sérénité. La maison abrite parfois la famille entière : 3 enfants et 8 petits-enfants. Une famille dont les racines remontent à 1650. L’enfance du pasteur est simple. « Une famille très pauvre ». Son père était paysan. Protestant et pratiquant. Le dernier des six enfants fait une scolarité normale, sans éclats. Ecole privée à Aigues Vives. Lycée à Vergèze. A 18 ans, le jeune Jean-Louis part travailler comme magasinier chez Tendil (commerces de vélos) à Nîmes. En 1968, il entre aux chemins de fer comme employé de base. Il a 35 ans lorsqu’on lui annonce qu’il ne pourra plus conduire les trains de marchandises à cause de son poignet gauche, touché par une nécrose des os.

Le Noël aux Costières

Jean-Louis Poujol est sans cesse en activité. Bien sûr, il célèbre les naissances, les baptêmes, les mariages, les décès des protestants nîmois. « Je rejoins l’autre là où il est ». Mais pas seulement. Il le fait pour les Nîmois non protestants, pour les non croyants, pour les gens qu’il croise sur sa route en toute simplicité. Ses activités d’humaniste se promènent dans les couloirs des hôpitaux auprès des grands malades et dans les cellules de la prison. « Même s’ils nous emmerdent, ils n’en restent pas moins des hommes et des femmes qui ont besoin de parler », me dit-il dans toute sa bonté.

Deux projets majeurs ont permis au pasteur de faire de lui un personnage respecté et apprécié des Nîmois : la maison des parents située non loin de l’hôpital Carremeau et du centre Martin Luther King et le Noël aux Costières (dans une salle du stade). L’aventure démarre sous la bulle des arènes de Nîmes en 1996. « Le Don Camillo » s’adresse au maire communiste de l’époque, Alain Clary. Jean-Louis Poujol va déployer une énergie folle pour accueillir ses convives. Chaque année, ils se retrouvent toujours plus nombreux à la salle du stade des Costières dans une ambiance de grande fraternité. Désormais c'est Frédéric Soriano, président de l'association Pastorale nîmoise* qui a pris le relais du Pasteur Poujol.

Un pasteur apprécié et parfois contesté

Il le reconnaît facilement « je suis un peu en marge, atypique ». Son discours religieux n’est pas dogmatique. C’est peut-être pour cela que le pasteur est si apprécié des Nîmois. Mais Jean-Louis Poujol se heurte parfois à des peurs et des incompréhensions. « J’ai récupérer 8 caravanes pour les ROM et je sens que cela ne fait pas plaisir à tout le monde ». Sa prise de position publique pour Françoise Dumas, la députée, lui vaut régulièrement des pressions et des remarques appuyées. « Elle m’a aidé comme jamais pour financer la maison des parents, il est normal que j’en témoigne ». Sur la montée de l’individualisme, du Front National, du rejet de l’autre, du racisme, il répond d’une grande sagesse « la peur de l’autre n’est jamais un bon patron ». Nîmes n’est plus la ville où les catholiques et les protestants s’affronter dans une violence inouïe. La communauté protestante ne fait plus les élections ou la vie économique mais elle y participe grandement avec sa discrétion légendaire. Elle participe de son identité comme les autres communautés, qu’elles soient vieillissantes ou émergeantes. Ce qui importe pour le pasteur, c’est que « les Nîmois soient toujours aussi généreux et qu’ils aient du cœur ».

 

*www.noelauxcostieres.com

 

Un Nîmois :

le pasteur Albert Berrus. Il était le pasteur le plus connu à Nîmes. Il circulait à vélo et était très abordable.

Un lieu :

les arènes de Noël à partir de 1996 sous la bulle.

Un événement :

la féria de septembre car les Nîmois s’y retrouvent comme dans une grande fête de village.
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No publisher Christophe Montagné 2014-03-31T18:15:00Z Actualité
La piqure belge : Audrey Neves http://uneanimes.fr/les-nimois/la-piqure-belge-audrey-neves Cette jeune nîmoise est partie faire ses études d’infirmières à Bruxelles. Elle nous raconte sa vie en Belgique, ses études en première année (cursus de 3 ans), ses sorties et ses bons plans pour venir passer le Week End grâce à la liaison Nîmes-Bruxelles par Ryanair.

Pourquoi avoir fait le choix de vivre en Belgique ?

J'ai fait le choix de partir en Belgique, enfin à Bruxelles pour faire mes études d'infirmière.

Est-ce que tu regrettes ton choix ?

Non, je ne regrette pour rien au monde cette décision, je suis motivée pour faire ce métier et même en ayant fait des stages mon avis de faire ce métier ne change pas.

Comment s’organise ton emploi du temps ?

Si je suis en cours, je me lève vers 7h30 pour aller étudier à 8h30 jusqu'à 16h30 et parfois le soir on sort avec une bande de potes! Après si je suis en stage c'est lever 5 heures 30 pour bosser à 7h et finir à 15h30. Après je dors parce que je suis crevée ! J'alterne entre deux semaines de cours et deux semaines de stages donc la semaine est plutôt routinière boulot manger et dormir. Après le week-end je sors avec mes ami(e)s sur Bruxelles.

Comment les français sont-ils perçus ?

A Bruxelles les français sont plutôt bien reçus enfin surtout les sudistes après les parisiens sont considérés par les Belges comme des malpolis jamais contents.

Qu’est-ce que tu conseillerais à un Nîmois qui veut se rendre à Bruxelles ?

La première chose à voir c'est bien évidemment La grande place. Pour sortir y'a le Délirum, l'Atonium après y'a le musée de la bourse ou les expositions changent tous les 4 mois mais chaque expo vaut le détour ! Pour venir à Bruxelles on a le choix entre le TGV ou Ryanair.  Le plus avantageux  en temps et en prix c'est Ryanair en s’y prenant à l'avance 70 euros aller/retour. Enfin, sauf en période de vacances scolaire on démarre à 140 euros aller/retour.  Après avec le TGV, on démarre à 90 euros aller/retour aussi en s’y prenant aussi à l'avance juste 5h de trajet c'est long.

Quelles comparaisons fais-tu entre Nîmes et Bruxelles ?

Certes Bruxelles est une capitale mais avec pleins de petites villes autour. Et si on regarde du point de vue superficie Nîmes c'est plus grand. Donc on fait vite le tour à Bruxelles mais y'a tellement d'endroits à visiter qu'on s'émerveille toujours devant quelque chose d'atypique. C'est le charme de cette capitale.

Est-ce que Nîmes te manque ?

Oui. Nîmes me manque pour son soleil, ses petites maisons de campagne et surtout ce qui me manque c'est  la famille et les ami(e)s. Heureusement qu'il existe Skype et Facebook pour avoir des nouvelles de tout le monde. ]]>
No publisher Christophe Montagné 2014-03-03T20:18:42Z Actualité
Portrait : Fanny Velay http://uneanimes.fr/les-nimois/portrait-fanny-velay Expatriée en Suisse, la jeune nîmoise lance une marque de sac à mains décalée pour les femmes. Après un début de carrière comme avocate, Fanny se lance le défi de séduire les femmes d’ici et d’ailleurs. Fanny pourrait être « ma sœur » en quelque sorte. Elle est née en 1978 comme mon frère. Son parcours de vie est semblable à celui de nombreux nîmois : école de la Cigale, le collège Feuchères, le lycée Alphonse Daudet, la faculté Vauban. Son enfance est marquée par une amitié, celle de son père et de l’écrivain Jean Carrière. « Je me rappelle d’avoir été réveillée en pleine nuit d’hiver pour suivre les Carrière dans leur maison à Camprieu ». La petite fille craint d’être bloquée dans la voiture familiale en arrivant en pleine nuit sous la neige tombante au pied du Mont Aigoual. C’est sans compter sur l’audace de la vedette de l’époque. L’auteur de « L’épervier de Maheux » avait réveillé le conducteur du chasse-neige pour que le convoi nîmois rejoigne la maison familiale.
Après son Bac, Fanny s’autorise à satisfaire sa curiosité du monde en faisant le programme Erasmus à Bologne (Italie), c’est l’auberge espagnole en version italienne. Puis la jeune étudiante intègre le centre régional de formation des avocats de Montpellier. Elle met sa plus belle robe, noire, en décembre 2004. Ses parents sont fiers. Un rapport s’inverse. Elle ouvre son cabinet dans une rue proche du boulevard Victor Hugo, non loin de tout. De son logement. Du bar le Napoléon, le bar de sa prime jeunesse. Du palais de justice, son lieu de plaidoiries. Maître Velay travaille beaucoup. Il s’agit de prouver qu’elle est à la hauteur de son nouveau statut social.

Une première expérience d’avocate

Le peuple des avocats de Nîmes, composé de près de 300 cols blancs, semble l’adopter et reconnaître ses qualités. Elle s’illustre dans quelques dossiers administratifs liés à des collectivités locales. De permanence pour les GAV (Garde à Vue), elle croise un dimanche matin le destin particulier d’un Richard Perez bravant son interdiction de séjour dans le Gard. Le caïd nîmois replonge. Fanny joue au tennis. Elle sort beaucoup en ville. Elle enchaîne des histoires amoureuses plus ou moins longues, plus ou moins heureuses. Deux aspects de sa vie l’attirent plus que d’autres : voyager et le milieu très fermé du golf. C’est précisément à la croisée de ses deux envies qu’elle fait la rencontre de son grand blond amoureux. Problème : il vit en Suisse et Fanny vit à Nîmes. L’amour l’emporte. Elle fait des kilomètres chaque week end pour le retrouver. Au bout de sa fatigue, la jeune avocate décide de fermer son cabinet en mai 2012.

Quitter Nîmes pour mieux l’aimer

« La vie est courte et j’avais en moi cette envie de vivre différentes expériences » se justifie Fanny presque deux ans plus tard attablée à une table rustique de l’auberge des halles sous le regard malicieux d’Arlette, patronne des lieux. Etonné de son virage, je m’étais inquiété du bonheur de Fanny. La seule chose dont j’étais certain s’est révélée juste : Fanny allait connaître le manque de Nîmes. C’est ainsi que l’on devient amoureux de Nîmes, en la quittant. Au début de son exil sentimental, Fanny se lance le défi de faire l’impasse sur une féria voulant se prouver qu’elle pouvait assumer son choix de partir loin de la tour Magne. D’évidence, elle n’est plus prête à pareil sacrifice.  « J’aime revenir à Nîmes » s’exclame-t-elle. Sa vie en Suisse souligne les traits qu’elle apprécie tant à Nîmes : ce sens de la fête, s’improviser un resto de dernière minute au Neuf, le plaisir de déambuler dans les halles, le poumon de la ville, le fait de croiser sans cesse des visages familiers, …

Se retrouver en Suisse

Depuis octobre 2012, Fanny vit tel un joueur de tennis, un pilote de formule 1 ou encore un acteur de cinéma en Suisse, entre Genève et Lausanne, à Nyon. Elle apprécie l’esprit démocratique de la société suisse avec le droit de pétition, la propreté, le civisme, le sentiment de sécurité. « La Suisse est un état fédéral composé de 26 cantons à l’intérieur desquels les Suisse ont leur propre loi » décrit l’ancienne étudiante en droit constitutionnel. Fanny a changé de statut, d’avocate elle est devenue la petite amie d’un brillant joueur de golf professionnel. Pensant trouver facilement du travail, Fanny s’est heurtée à une forme de protectionnisme Suisse. Même la solidarité des nîmois exilés en Suisse n’a pas pu jouer en la personne de Remy Crégut. Alors de cette vie improbable, la résidente suisse a eu l’idée de lancer une marque de sacs pour femme avec une amie finlandaise, Carola Bruni. Depuis novembre dernier, les sacs « improbables » plaisent. « En un mois et demi, nous en avons produit en vendus près de 200 ». Leur page Facebook atteint rapidement les 250 « likes » et leur démarche se fait remarquer par des relais d’opinion « La bulle de véro » une bloggueuse ou Hedelweiss un magazine Suisse. Déjà quatre boutiques distribuent ses sacs originaux : Carrément belle, le vestiaire, la chouette à lunettes (pour Nîmes) et une boutique en Suisse. Fanny remplit peu à peu son agenda de rendez-vous avec de potentiels distributeurs.
Fanny vient à nouveau d’investir dans un parcours de vie entre Nîmes et la Suisse. Sa vie prend un sens tout en révélant l’importance de ses fils tenus et complexes avec ses origines, ses racines et son identité. C’est peut-être cela qu’il faut à tous les nîmois pour aimer davantage leur ville. La quitter pour mieux revenir et mieux l’étreindre. Puis ne pas oublier combien la vie est improbable comme l’écrivait Carrière « la vie ne dure qu’un jour, le dernier ».

Un lieu :

Le comptoir des halles car j’ai le sentiment que c’est la féria toute l’année et bien sur l’auberge des halles (lieu de l’interview)

Un événement :

La féria de Pentecôte car durant une semaine la vie s’arrête de tourner, les gens s’aiment. On prend du plaisir pendant une semaine.

Un personnage :

Edgar Tailhades (Maire de Nîmes entre 1947 et 1965). C’était un grand homme politique à l’ancienne qui a su fédérer. Il a été bâtonnier de l’ordre des avocats.
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No publisher Christophe Montagné 2014-03-03T20:12:42Z Actualité